Qu’ont en commun le Christ de Rio (1926-1931) et le mur des Réformateurs (1909-1917)?
Il y a de quoi être étonné-es, puisque l’un veut appuyer le catholicisme au Brésil et l’autre montrer l’origine protestante de Genève. Alors, qu’est-ce qui rapproche deux projets si différents ?
C’est le choix du sculpteur français Paul Landowski pour leur exécution ! Si ce choix ne s’est pas fait par œcuménisme, on peut noter l’esprit ouvert de Paul Landowski qui écrit « Je ne crois positivement qu’à l’homme ; les religions, je les aime toutes. » (Paul Landowski, Journal, septembre 1923).
Son style plutôt colossal et imposant (à tort comparé à l’art des régimes totalitaires) inclut souvent des bas-reliefs et des épigraphes. On les retrouve sous forme d’évènements historiques sur le Mur des Réformateurs, alors que, sur le monument de Rio, ils étaient prévus sous forme de récits bibliques sur le socle, mais n’y figureront finalement pas.
Paul Landowski n’a pas travaillé seul à l’exécution des sculptures. Sur le monument international de la Réformation, il a travaillé avec un autre artiste et ami français, Henri Bouchard. Ils ont sculpté ensemble les figures centrales (Farel, Calvin, Bèze, Knox) ; et pour le reste, ils se sont partagé le travail. C’est Paul Landowski qui élabora les statues de Guillaume d’Orange, de Stefan Bocksay et de Gaspard de Coligny ainsi que les bas-reliefs du Grand Électeur du Brandenbourg, de John Knox à St Giles en Écosse, de la présentation de la Déclaration des droits des Anglais à Marie et Guillaume d’Orange et enfin, de la signature du Mayflower Compact par les Pères Pélerins.
Quant au Christ de Rio, il a été sculpté entièrement par Landowski à l’exception de la tête exécutée par le sculpteur roumain Gheorghe Leonida.
Christ Rédempteur (1926-1931), Rio. Sculpteurs : Paul Landowski et Gheorghe Leonida. © G. Chacon
Monument international de la Réforme (1909 – 1917), Genève. Sculpteurs : Paul Landowski et Henri Bouchet. © A. Hamilton