Doctorat honoris causa au Prof. François Vaillancourt
Natif de Montréal, le Prof. François Vaillancourt a obtenu en 1978 un doctorat en sciences économiques à l'Université Queen's en Ontario, puis il est revenu à l'Université de Montréal où il a été nommé en 1989 professeur titulaire au Département de sciences économiques.
Dans sa thèse de doctorat, il a été le premier à proposer de combiner deux perspectives économiques sur la langue qui étaient jusque-là restées disjointes, à savoir la langue comme un élément d'identité personnelle et comme une composante du capital humain. Il a donc développé ses recherches en économie des langues, domaine dont il est un des pionniers sur le plan mondial. Cette recherche fait écho aux développements historiques que connaissait son pays, le Canada, et particulièrement le Québec : l'adoption et la mise en place de législations linguistiques nouvelles, dans la décennie soixante-dix, nécessitait tout un travail d'analyse et d'évaluation – et pour ce dernier, un regard économique s'avérait indispensable.
Ses travaux dans ce domaine ont donné une impulsion déterminante à ce champ de recherche novateur et profondément interdisciplinaire. Et cet intérêt a influencé ses travaux sur les aspects économiques de la décentralisation, travaux qu'il mène, entre autre, en tant qu'expert auprès de la Banque Mondiale et du Fond Monétaire International.
Toutes ces activités l'ont amené à travailler sur la sélection, la conception et l'évaluation des politiques linguistiques à travers le monde. Ainsi, depuis plus de trente ans, il est impliqué dans l'accompagnement scientifique de projets de recherche, notamment avec l'Université de Genève, sur l'économie du multilinguisme. Récemment, il a également développé une méthode d'estimation du coût de l'extension, pour les minorités linguistiques, de la fourniture de divers services publics déjà fournis à la majorité.
Or le multilinguisme est aussi LA condition d'existence, la source vive de la traduction et de l'interprétation. Cette ouverture interdisciplinaire tournée vers la pratique est précieuse pour nous, car elle met en lumière le partenariat entre les sciences du langage et les sciences économiques et sociales dans les réponses que les sociétés contemporaines peuvent apporter aux défis de la diversité des langues et des cultures.
Il a grandement contribué à la compréhension de ces importantes questions, et pour toutes ces raisons, l’Université de Genève est particulièrement fière de lui décerner le titre de docteur honoris causa.