Interactions simulées – FPSE

Description du Projet

Situation de départ

La révision des plans de cours des cursus de Master de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation (FPSE) a mis en lumière la problématique de la professionnalisation des apprenant-es. Plus précisément, la nécessité d’augmenter les occasions d’articulation entre théorie et pratique dans les plans de cours a émergé.

Afin de remédier à cette situation, en septembre 2020, le projet « Interactions simulées », issu des simulations dans le domaine de la santé, a été intégré à plusieurs cours de la FPSE en collaboration étroite avec les enseignant-es concerné-es. Des scénarii adaptés aux grands groupes ont été construits sur une base mutualisable et transférable à l’ensemble des cours faisant appels à des compétences d’interactions humaines (ex., les règles de communication) qui correspondent aux besoins principaux des sections de Psychologie et des Sciences de l’Éducation.

Mise en place et déroulement du projet

Les castings des acteurs/trices sont effectués parmi des troupes de comédien-nes professionnel-les ou amateurs/trices de Genève et ses environs. Ensuite, ces intervenant-es simulé-es sont formé-es à prodiguer des feedbacks pédagogiques constructifs aux étudiant-es selon les objectifs pédagogiques attendus et entraîné-es selon ces scenarii à interagir avec les étudiant-es en utilisant la modalité Stop&Go. Cette dernière a été développée sur la base des techniques classiques de débriefing en simulation, en l’adaptant aux nécessités des enseignements hors champs biomédicaux.

Cette pratique innovante consiste en courts débriefings ciblés sur les objectifs pédagogiques fixés. Le debriefing est ainsi décomposé tout au long de l’interaction simulée. Les étudiant-es se relayent pour avancer en équipe sur le même scenario avec des retours intermédiaires leurs permettant à chaque fois de poursuivre l’interaction après consultation collective et émissions d’hypothèses. Ces nouvelles hypothèses formulées sont ensuite testées directement par les groupes d’étudiant-es avec les intervenant-es simulé-es pendant la séance de cours. Ces séances d’interactions simulées se sont également déroulées via Zoom.

En parallèle, ce projet « Interactions simulées », a également réalisé des capsules vidéo de patients simulés et organisés des appels simulés sur la Psyline de l’Université de Genève (dans le cadre de stages réalisés par les étudiant-es en psycholgie).

Deux examens ont été menés en interactions simulées (cours “Entretien motivationnel” et examen final du MAS en neuropsychologie) avec une intention pour chacun d’entre eux d’évaluer les compétences professionnelles pratiques des candidat-es.

Retour et conseils sur la mise en place d'un tel projet

La simulation s’avère cruciale dans l’acquisition de compétences pratiques et est à ce jour considérée comme un élément clé qui détermine l’efficacité de l’enseignement et de la formation, et qui permet en outre aux étudiant-es d’avoir l’occasion d’accéder à une situation réaliste et sécurisante en dehors de l’environnement professionnel.

Grâce aux interactions simulées, ce que les étudiant-es apprenaient auparavant uniquement en théorie, est expérimenté au plus proche du réel. Ils/elles ont pu appréhender l’effet produit par la mise en œuvre de telle ou telle attitude face à un être humain, qui dans ce contexte de formation lui fait un feedback immédiat sur son action et sa pratique.

La technique Stop&Go est mutualisable et transférable à tous les cursus de formation nécessitant un apprentissage des interactions humaines. La mise en place d’interactions simulées dans le cadre d’un enseignement représente un investissement important de temps et de ressources, en particulier la première année (révision du syllabus et des objectifs, recrutement/formation d’acteurs/trices, trouver une salle adaptée…). Ce rapport coût-bénéfice et les compétences visées à développer chez les étudiant-es doivent être clairement définies avant de se lancer.

Avis des étudiant-es

« Ce cours est absolument génial, et je suis ravie d’avoir pu y participer. Les séances de théorie au début du semestre permettent de de sentir plus assuré quand on commence les simulations. Les simulations sont un peu intimidantes, mais au final le format permet les « temps morts » et encourage la discussion en classe favorisent l’engagement . Les modalités d’évaluation sont bien adaptées au sujet, et permettent d’explorer la théorie d’une autre manière. »

« Le point fort c’est l’aspect pratique, enfin ! Les entretiens simulés sont vraiement une belle opportunité de se mettre en situation, de voir ce qu’il pourrait arriver dans diverses situations et de commencer à acquérir des compétences pratiques utiles pour plus tard (faire attention à son langage non-verbal, au rythme, gérer les silences, rester sur l’émotion ici et maintenant, etc.). Les feedbacks au fur et à mesure des entretiens sont très intéressants et permettent de voir ce qui allait plutôt bien ou pas. »

« Les premiers cours sur les techniques concrètes d’entretien sont très intéressants. J’ai beaucoup aimé observer les jeux de rôle, c’est super intéressant de voir comment se construit un entertien et comment s’adapter aux différents patients. D’ailleurs j’ai beaucoup aimé le fait que les personneages étaient très variés. Participer aux jeux de rôle a été difficile pour la plupart d’entre nous je pense, mais je trouve que tout a été fait pour rendre l’exercice le moins pénible possible (durée de passage pas trop long, possibilité de demander à s’arrêter si besoin, pas de désignation de l’étudiant.e qui doit passer, etc.) et c’est super appréciable! »

Fichiers multimédias annexes

• Présentation du projet Interactions simulées
• Grille d’observation
• Débriefing et modèle Stop and Go
• Débriefing en simulation
• Exemple de formation au débriefing
• Une capsule vidéo paradoxical switching