Projets

Interactions simulées

Fiche de Projet
Réalisé par : Barbara Kaiser
Contact : Barbara.Kaiser@unige.ch
Cours : Accompagnement et intervention en psychologie clinique des situations de handicap ; Couple et famille : interventions thérapeutiques ; Évaluation et prise en charge en neuropsychologie du langage chez l’adulte ; Évaluation et rééducation en neuropsychologie clinique de l’adulte ; Formation à la pratique de l’entretien motivationnel en santé ; Sensibilisation professionnelle
Cursus : Master
Nombre d'étudiant-es : 25-50
Innovations utilisées :
Simuler une situation
Problématique :
Rendre actif
Faculté : FPSE
Description du Projet
Situation de départ

La révision des plans de cours des cursus de Master de la Faculté de Psychologie et des Sciences de l’Éducation (FPSE) a mis en lumière la problématique de la professionnalisation des apprenant-es. Plus précisément, la nécessité d’augmenter les occasions d’articuler la théorie et la pratique dans les plans de cours a émergé.

Afin de remédier à cette situation, en septembre 2020, le projet « Interactions simulées », issu des simulations dans le domaine de la santé, a été intégré à plusieurs cours de la FPSE en collaboration étroite avec les enseignant-es concerné-es.


Mise en place et déroulement du projet

Dans ce projet, les enseignants engagent des acteurs/trices afin de participer à un jeu de rôle avec les étudiant-es. Les acteurs/trices jouent le rôle du patient tandis que les étudiant-es jouent le rôle du psychologue. Le casting des acteurs/trices est effectué parmi des troupes de comédien-nes professionnel-les ou amateurs/trices de Genève et ses environs. Les acteurs/trices sont formé-es à prodiguer des feedbacks pédagogiques constructifs aux étudiant-es selon les objectifs pédagogiques attendus. Des scénarios adaptés aux grands groupes ont été construits sur une base mutualisable et transférable à l’ensemble des cours faisant appels à des compétences d’interactions humaines (p.ex. les règles de communication) qui correspondent aux besoins principaux des sections de Psychologie et des Sciences de l’Éducation.

Les acteurs/trices interagissent avec les étudiant-es en utilisant la modalité Stop&Go, développée sur la base des techniques classiques de débriefing en simulation. Cette pratique innovante consiste en de courts débriefings tout au long de l’interaction simulée. Un-e étudiant-e déroule un scénario et est stoppé toutes les 5 à 7 minutes. Les acteurs/trices lui font alors un retour, puis l’enseignante et les ensignant-es spécialistées de la matière. Enfin, les pairs doivent formuler des hypothèses pour la suite du scénario (point de situation : qu’est-ce qu’on fait après ? qu’est-ce qui a fonctionné/pas fonctionné ?). Souvent l’étudiant-e qui formule l’hypothèse retenue prend la place de l’étudiant-e qui était acteur/trice jusqu’à présent. Tous les étudiant-es sont ainsi amener à intervenir soit en tant qu’acteur/trice soit en tant que spectateur/trice actif/active. Grâce à ce format, sur une séance de 90 minutes, entre 5 et 10 étudiant-es peuvent participer en tant qu’acteur/trice.

En parallèle, ce projet « Interactions simulées », a également réalisé des capsules vidéo de patients simulés et organisés des appels simulés sur la Psyline (ligne gratuite d’écoute et de soutien psychologique pour toutes et tous les membres de la communauté UNIGE) dans le cadre de stages réalisés par les étudiant-es en psychologie.

Certains cours utilisent les interactions simulées comme modalités d’évaluation (p.ex, le cours « Entretien motivationnel » et examen final du MAS en neuropsychologie) avec pour intention pour d’évaluer les compétences professionnelles pratiques des candidat-es. Une grille d’évaluation peut alors être mise à leur disposition, adaptée à leur besoin. Cette grille peut également servir de grille d’observation et représenter un port folio entre chaque intervention permettant ainsi aux étudiant-es de cibler les compétences qu’ils/elles doivent travailler.


Retour et conseils sur la mise en place d'un tel projet

Jusqu’à présent, la formation était théorique et l’évaluation rédactionnelle sans aucune mise en situation directe. Grâce aux interactions simulées, les étudiant-es expérimentent au plus proche du réel et peuvent appréhender l’effet produit par telle ou telle attitude face à un être humain qui lui fait un feedback immédiat sur son action et sa pratique. Après la première impression de peur, de stress dû à la nouveauté du format, les étudiants sont très reconnaissants de ce type d’activité et se sentent vraiment préparé-es à la vie professionnelle. Ils/elles réclament d’ailleurs davantage d’opportunités d’effectuer des interactions simulées.

La technique Stop&Go est mutualisable et transférable à tous les cursus de formation nécessitant un apprentissage des interactions humaines. Sa richesse tient en les feedbacks que procurent immédiatement les acteurs/trices sur leurs ressentis en direct. Cela nécessite une formation des collaborateurs/trices qui veulent utiliser les interactions simulées dans leur cours. Il faut constituer les scénarios adaptés et prendre en compte les savoir faire spécifiques mais la base reste commune à savoir les compétences relationnelles.

La mise en place d’interactions simulées dans le cadre d’un enseignement représente un investissement important de temps et de ressources, en particulier la première année (révision du syllabus et des objectifs, recrutement/formation d’acteurs/trices, trouver une salle adaptée…). Ce rapport coût-bénéfice et les compétences visées à développer chez les étudiant-es doivent être clairement définies avant de se lancer.

Lorsque les cours donnent lieu à un examen en interactions simulées, la responsable du projet peut proposer aux enseignant-es de chaque cours une grille d’observation et/ou d’évaluation, selon les besoins définis en collaboration avec les responsables de cours. Elle leur fourni un exemple basique de grille centrée sur les compétences interactionnelles, relationnelles et communicationnelles, les retravaille ensuite spécifiquement pour chaque cours qui en fait la demande en ajoutant notamment des items techniques et/ou clinique spécifiques à chaque cours.

Cette grille peut être, selon les niveaux d’expertise, présentée aux étudiant-es en amont des sessions d’interactions simulées, comme un outil de préparation. Lorsque les étudiant-es (notamment experts) n’ont pas accès à la grille, elle devient un outil évaluatif pour les jurés d’examen, toutes les notions regroupées dans la grille doivent alors avoir été étudiées pendant le cursus.

Les acteurs/actrices ont également accès à ces grilles quand elles existent, elles apparaissent dans les documents scénaristiques sur la base desquels ils sont entraînés à jouer. Ils savent ce qui est attendu des étudiant-es et peuvent ainsi cibler leurs feedbacks.


Avis des étudiant-es

« Ce cours est absolument génial, et je suis ravie d’avoir pu y participer. Les séances de théorie au début du semestre permettent de de sentir plus assuré quand on commence les simulations. Les simulations sont un peu intimidantes, mais au final le format permet les « temps morts » et encourage la discussion en classe favorisent l’engagement . Les modalités d’évaluation sont bien adaptées au sujet, et permettent d’explorer la théorie d’une autre manière. »

« Le point fort c’est l’aspect pratique, enfin ! Les entretiens simulés sont vraiement une belle opportunité de se mettre en situation, de voir ce qu’il pourrait arriver dans diverses situations et de commencer à acquérir des compétences pratiques utiles pour plus tard (faire attention à son langage non-verbal, au rythme, gérer les silences, rester sur l’émotion ici et maintenant, etc.). Les feedbacks au fur et à mesure des entretiens sont très intéressants et permettent de voir ce qui allait plutôt bien ou pas. »

« Les premiers cours sur les techniques concrètes d’entretien sont très intéressants. J’ai beaucoup aimé observer les jeux de rôle, c’est super intéressant de voir comment se construit un entertien et comment s’adapter aux différents patients. D’ailleurs j’ai beaucoup aimé le fait que les personneages étaient très variés. Participer aux jeux de rôle a été difficile pour la plupart d’entre nous je pense, mais je trouve que tout a été fait pour rendre l’exercice le moins pénible possible (durée de passage pas trop long, possibilité de demander à s’arrêter si besoin, pas de désignation de l’étudiant.e qui doit passer, etc.) et c’est super appréciable! »

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