Projets

Science forensique

Fiche de Projet
Réalisé par : Ghislain Patrick Lessène (coordinateur)
Membres : Silke Grabherr (directrice du projet)
Contact : Ghislain.Lessene@unige.ch
Cours : Tous les modules du CAS : Droit, médecine légale et science forensique en Afrique
Cursus : Formation Continue
Nombre d'étudiant-es : < 25
Innovations utilisées :
Développer des compétences
Problématique :
Responsabiliser
Faculté : Médecine
Description du Projet
Situation de départ

Suite au décès de son père en République centrafricaine, l’enseignant a voulu faire appel à un médecin légiste pour analyser les causes de sa mort. C’est ainsi qu’il s’est rendu compte qu’il n’y avait que très peu de médecins légistes en Afrique et que ceux-ci n’étaient pas formés aux autopsies. Sa volonté a dès lors été de créer une formation à destination des médecins et des acteurs africains du secteur judiciaire. L’absence de plateaux techniques en Afrique a orienté son choix de proposer cette formation à Genève permettant de combiner apports théoriques et observations pratiques.


Mise en place et déroulement du projet

Cette formation, à destination d’un public exclusivement africain pour l’instant, se déroule sur un semestre. La plupart des apprentissages se déroulent à distance du fait des contraintes professionnelles des participant-es (médecins, magistrat-es et policiers/ères). Ils/elles ne viennent en présentiel à Genève que sur une période d’un mois pendant lequel ils/elles suivent 4 modules et effectuent un stage pratique. L’envoi d’un syllabus avant le début du semestre permet aux participant-es de se mettre à jour sur les contenus qui ne correspondent pas à leur profession.

Lors du mois de cours en présentiel, les participant-es abordent 4 modules thématiques sur 5 jours chacun. Pendant ceux-ci, ils/elles acquièrent les connaissances théoriques essentielles mais analysent également des cas pratiques, des études de situation et effectuent des visites d’institutions. La 1ère partie concerne la médecine légale et s’effectue à Genève. Pendant ce module, les participant-es assistent, par exemple, à l’autopsie d’un corps, à sa digitalisation ainsi qu’à celle des armes afin d’effectuer une recherche de correspondance. Cette présentation leur permet de découvrir une pratique basée sur la recherche scientifique de preuves et d’ainsi remettre en question leur propre pratique. Lors de la 2e semaine, ils/elles découvrent la science forensique au sein de l’académie de police de Savatan et de l’Ecole des sciences criminelles de l’Université de Lausanne. Les expert-es de police scientifique montrent aux participant-es comment gérer une crise, monter une cellule de crise, sécuriser une scène de crime et investiguer. La 3e semaine est consacrée à la partie juridique pendant laquelle ils/elles appréhendent le rôle et les enjeux de la médecine légale dans la justice nationale et internationale ainsi que dans le domaine de la justice transitionnelle. Enfin, lors du dernier module, l’accent est placé sur le montage de projet et la recherche de fonds pour les projets médico-légaux. La volonté de l’enseignant est alors de montrer aux participant-es les matériaux nécessaires et les façons de se les procurer. Pour cela, il leur apprend à effectuer des demandes de fonds mais leur explique aussi qu’une imprimante 3D, par exemple, peut parer à certains besoins. Chacun de ces modules fait l’objet d’une évaluation. Les responsables des modules choisissent la forme de celle-ci : un devoir à rendre, un devoir sur table ou un oral avec préparation et discussion. 

La dernière semaine de présence sur Genève est consacrée au stage pratique de 40h dans une institution spécialisée. Les participant-es choisissent où ils/elles souhaitent aller en fonction de leur profession et de leurs intérêts. Le contact avec les institutions et les professionnel-les est établi par les enseignant-es. Il peut s’agir de médecins dans la faculté de médecine légale de l’UNIGE et dans les institutions pénitentiaires, de magistrat-es au ministère public de Genève ou Lausanne, de policiers/ères à l’académie de police, de juristes au sein des ONG internationales, etc.

De cette semaine de stage découle le travail de fin d’études qui prend la forme d’un mémoire pour lequel les étudiant-es disposent de 3 mois de rédaction. Ils/elles le rédigent sur la thématique de leur choix en lien avec leur travail quotidien, l’intégration de la science forensique dans celui-ci mais aussi de la gestion de crise ou de la médecine légale.


Retour et conseils sur la mise en place d'un tel projet

Le programme vise à former des médecins et des acteurs africains du secteur judiciaire ainsi que ceux de la société civile dans le domaine du droit, de la médecine légale et de la science forensique afin de leur permettre d’acquérir des connaissances essentielles de base. Deux objectifs sont visés par cette formation : former ces professionnel-les pluridisciplinaires mais également induire un changement de mentalité pour rendre les participant-es acteurs/trices du changement et faire évoluer la santé et la justice en Afrique.

En termes d’organisation, l’enseignant souligne qu’il faut s’entourer de membres pluridisciplinaires dans le comité directeur. En effet, l’enseignant ayant une formation en droit, ses contacts avec des professionnel-les lui facilitent l’organisation de la partie juridique. Afin d’appuyer sur l’aspect pratique essentiel dans la formation, il faut connaître des professionnel-les de différents milieux et c’est sur ce point que le comité directeur peut aider s’il est composé de membres hétérogènes.


Avis des étudiant-es

« Je tiens à exprimer encore une fois, mes vifs remerciements aux initiateurs de cette formation pour tous les moyens mis en œuvre pour sa réussite. Je souhaiterais qu’ils mobilisent à nouveau les moyens, afin que d’autres africains puissent participer à cette formation très enrichissante, qui met en exergue la pluridisciplinarité de la médecine légale, l’interactivité entre le droit, la médecine légale et les sciences forensiques au service de la vérité en générale, et en particulier de la vérité judiciaire. »

« [Les points forts de ce cours sont :] Le cadre de travail, la qualité des enseignants, la diversité des profils des auditeurs qui permet un partage d’expérience. L’accessibilité des enseignants. »

« Les modules sont très bien réfléchis. Le travail à l’académie de Police ainsi que les modules à Lausanne à l’Institut des sciences forensiques [sont des points forts]. Le fait que les modules se font en intensif. La présence d’experts de différents domaines. »

« Les points forts de ce programme ont été les échanges/partages très enrichissants entre les formateurs et les participants. »

Fichiers multimédias annexes
Site internet de la formation