Pour mettre en place la structure du cours et les activités, les enseignantes ont défini leur stratégie d’enseignement en se basant sur les modèles d’apprentissage étudiés en neurosciences. Les modèles choisis incluent ici les principes de contrôle, de répétitions espacées, de pensée critique et de transparence.
Au début du semestre, les sujets abordés sont présentés aux étudiant-es. Pour chaque sujet, les enseignantes ont indiqué des lectures à faire. Chaque étudiant-e choisit un thème en particulier dans la liste présentée.
Le cours est organisé par cycle d’une semaine. Au début de chaque semaine, les enseignantes indiquent les lectures à faire pour un sujet donné. Elles sélectionnent en particulier 2 articles scientifiques. Le choix de ces articles est très minutieux, car ils doivent répondre à plusieurs critères : aborder de nouvelles approches dans le domaine étudié, déjouer les biais en neurosciences (genre, ethnie, âge, etc.) et favoriser les pratiques de science ouverte. Ainsi, elles font la démonstration par l’exemple des nouveaux usages en neurosciences et engagent la pensée critique des étudiant-es.
En début de semaine, l’ensemble des étudiant-es lit les articles associés à la thématique hebdomadaire. Chacun-e formule 2-3 questions en vue d’une discussion collective, permettant ainsi à nouveau d’exercer la pensée critique en utilisant le questionnement socratique. Un quiz est également proposé sur Moodle pour tester l’apprentissage après les lectures. En parallèle, l’étudiant-e qui a choisi la thématique abordée lors de la semaine de cours prépare la présentation d’un article en particulier. Cela lui permet de devenir ainsi acteur/trice de son apprentissage en participant à l’enseignement (sentiment de contrôle renforcé). De leur côté, les enseignantes compilent les questions de discussion envoyées et préparent la discussion collective. En partant de la lecture d’article, les activités proposées mobilisent la répétition espacée à travers la reprise passive (lecture) et active (formulation de question et quiz) du contenu. Après la lecture, faire un quiz de contrôle constitue une première répétition du contenu.
Durant le cours en présentiel, les enseignantes introduisent le sujet hebdomadaire. L’étudiant-e qui a préparé un article fait sa présentation et est responsable de la modération de la discussion qui s’en suit en partant des questions posées par ses collègues. Les enseignantes aident à la coanimation et au cadrage de la discussion. C’est un exemple d’activité qui génère le sentiment de contrôle chez l’étudiant-e, car elle favorise la génération d’idées et de connexions avec des connaissances préalables.
La discussion partagée est aussi l’occasion d’une nouvelle répétition espacée du contenu après un temps de repos et d’engager à nouveau la pensée critique des étudiant-es. Celle-ci favorise leur apprentissage, car elle permet de s’approprier les connaissances acquises et de les mobiliser judicieusement.
À la fin de la séance, les enseignantes reprennent les réponses correctes au quiz et font un petit moment de révision avec les étudiant-es, soit une nouvelle répétition du contenu sous forme plus synthétique. De plus, chaque personne rédige un Minute Paper lui permettant de réfléchir et de formuler avec ses propres mots, ce qu’elle a le plus appris durant le cours. Il s’agit d’une dernière répétition espacée du contenu sous une forme métacognitive.
Toutes les activités et leur agencement sont donc pensés pour favoriser l’apprentissage selon la littérature étudiée. L’expérience d’apprentissage est donc ici particulièrement riche pour les étudiant-es. Le projet innove dans sa conception, car il met en forme le fond du sujet abordé en cours ; une mise en abîme des méthodes d’enseignement efficaces, puisque les stratégies d’apprentissage étudiées et utilisées en classe rendent les étudiant-es plus autonomes et leur permettent de gagner en efficience.
L’évaluation est incluse dans ce cycle hebdomadaire, elle est dite participative et transparente, ce qui constitue un levier supplémentaire pour l’apprentissage. Les critères sont annoncés dès le premier cours et les méthodes d’évaluation sont les mêmes pour les enseignant-es et les étudiant-es pour évaluer leurs paires (même grille d’évaluation, mêmes méthodes, mêmes critères). La présentation individuelle est évaluée par les enseignantes (60% de la note) et par les pairs (40% de la note). La note finale inclut l’évaluation de la présentation (50%), la complétion des Minutes Papers (10%), la réalisation des quiz (20%), la préparation des 2-3 questions pour chaque article (10%) et la réalisation de l’évaluation de la présentation des pairs (10%).