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- La formation des enseignant-es doit permettre d’articuler les dimensions théoriques et pratiques du métier.
- Enseigner n’est ni une «science» ni un «art». Cette profession implique des règles et de l’improvisation, un cadre et de la créativité. Les stages dans des classes prévus pour la formation des enseignant-es sont indispensables pour permettre ce passage du métier imaginé au métier réel.
Une situation de formation
Athlétisme et discernement
Dans un séminaire d’analyse de pratiques, un étudiant rapporte une situation vécue en éducation physique. Pendant une leçon d’athlétisme, les élèves devaient «courir leur âge en minutes». Mais une enfant en surpoids n’y parvenait pas : elle souffrait, s’essoufflait, des camarades l’encourageaient en trottinant à ses côtés, mais cette prévenance la poussait à s’épuiser. « Peut-on forcer une élève? se demande l’étudiant interloqué. Ne faudrait-il pas la laisser marcher? La même consigne pour tous: est-ce un juste principe ou un déni de diversité?». Ses collègues déplorent l’acharnement : ils et elles feraient ralentir et même asseoir la fillette pour la ménager. Mais quelques-uns plaident pour le goût de l’effort, contre le nivellement; la grammaire ou le calcul tolèrent moins ce genre d’arrangements.
Quelle serait la bonne méthode, en réalité ? Faut-il vraiment choisir entre les deux morales de l’exigence et de la bienveillance ? On ne retrouve la culture et le bien commun qu’en passant de ce que doivent faire les élèves (sur commande) à ce qu’ils et elles devraient apprendre pour courir intelligemment. Si l’adulte dicte seul le tempo, il faut juste lui obéir parce qu’il veille à tout. Mais une pédagogie du discernement enseigne à contrôler soi-même son effort et son rythme cardiaque : pour courir vite ou lentement, mais de manière autonome, en réfléchissant au lieu de juste s’activer.