Les besoins | Les buts | Les méthodes | Les lieux | Les temps
- La formation des enseignant-es est organisée par modules échelonnés, associant les expériences pratiques dans les classes et des groupes d’analyse à l’Université.
- Dans les classes, des praticiens et praticiennes expérimentées forment et conseillent les futur-es enseignant-es. À l’Université, des spécialistes des différentes didactiques du plan d’études et des questions pédagogiques transversales les initient au cadre théorique.
Une situation de formation
Histoire et vérité
Dans un atelier de didactique de l’histoire, on se demande comment enseigner, conformément au programme, la différence entre mythe et réalité. Faut-il présenter Guillaume Tell comme un héros national, sa flèche dans une pomme comme un exploit historique ou une légende trop belle pour être crue? Certains étudiants et étudiantes voudraient déconstruire l’imagerie, voire la prohiber. D’autres trouvent que ce serait exagéré, et que déclarer qu’elle est fausse est aussi dogmatique que de la décréter vraie.
La formatrice propose alors d’enquêter: Genève a son récit fondateur, celui de la bataille de l’Escalade l’ayant opposée au duc de Savoie après la Réforme; le prochain stage ayant lieu durant la fête annuelle, comparons les manières dont l’événement est commémoré, en particulier dans les classes où le corps enseignant évoque les traditions locales sur un mode plus ou moins critique ou enchanté. Car les stagiaires observent en effet des pratiques contrastées, entre narration patriotique et mise en cause de son regard biaisé. De retour à l’Université, le groupe imagine une démarche qui placera les élèves dans le rôle d’un ou une historienne étudiant deux récits de l’époque : signés d’un pasteur genevois et d’un prêtre de Savoie. Le but est de croiser la lecture de ces sources, pour enseigner la distinction décisive entre croyance et savoir, rivalité des identités et quête de vérité.