17 février 2022 - Alexandra Charvet
«L’Europe de la science sera plus forte en incluant la Suisse»
Le 23 février, les conséquences de la fin de l’accord-cadre pour les universités et l’économie suisses seront au cœur d’un débat. Y seront abordés les premiers effets de la rupture des négociations ainsi que les scénarios pour un avenir proche.
«. Les milieux scientifiques ne se battent pas uniquement pour la science, mais aussi pour donner un avenir à notre jeunesse et pour le bien-être de la population.», Yves Flückiger.
Suite à la rupture des négociations sur l’accord-cadre avec l’Union européenne et l’exclusion de la Suisse du programme «Horizon Europe», les premiers effets se font sentir dans le monde scientifique helvétique. Le 23 février, l’association Alumni UNIGE organise une soirée réunissant des représentant-es des milieux économique, politique et académique qui débattront de cette situation qui menace nombre de projets de recherche. Elles et ils évoqueront les scénarios qui se dessinent et les actions politiques envisagées pour mettre fin à l’érosion des accords bilatéraux. Entretien avec Yves Flückiger, président de swissuniversities.
LeJournal: Six mois après que la Suisse a été reléguée comme pays tiers au sein du programme «Horizon Europe», quelle est la situation pour les universités du pays?
Yves Flückiger: Les préoccupations que nous avions évoquées dès le début se confirment. Trois exemples illustrent bien la difficulté devant laquelle nous nous trouvons aujourd’hui. Le premier, c’est la perte pour Genève du pilotage du consortium européen Avenue, doté d’un budget de 22 millions de francs et chargé de tester des véhicules sans pilote dans un environnement urbain. Deuxième exemple: les 28 scientifiques travaillant dans de hautes écoles suisses qui ont été sélectionné-es pour recevoir un ERC Starting Grant juste avant l’exclusion ont été informé-es par la Commission européenne que pour obtenir ce financement, elles et ils devraient se relocaliser dans une université européenne. Dans la même veine, le Fonds national suédois de la recherche a informé ses universités que si elles arrivaient à attirer l’une de ces 28 personnes, un montant supplémentaire de 100'000 euros serait mis à leur disposition. Enfin, ID Quantique, spin-off de l’UNIGE, a annoncé développer un centre de compétences en Autriche afin de pouvoir accéder aux financements et programmes européens dans le domaine de l’innovation. Certes, l’entreprise n’a pas délocalisé d’emplois, mais elle va en créer ailleurs.
FIN DE L’ACCORD-CADRE. QUELLES CONSÉQUENCES POUR LES UNIVERSITÉS ET L’ÉCONOMIE SUISSES?
Débat entre milieux académiques, politiques et économiques
Mercredi 23 février | 18h | Uni Bastions, salle B106, sur inscription