10 avril 2024 - Alexandra Charvet
«La lisibilité des diplômes de l’UNIGE pourrait être renforcée»
Catherine Huneault, conseillère pédagogique au Pôle de soutien à l’enseignement et l’apprentissage (SEA)
LeJournal: Ving-cinq ans après son adoption, la réforme de Bologne a-t-elle atteint ses objectifs?
Catherine Huneault: Les éléments principaux du processus de Bologne ont été appliqués au niveau suisse. De son côté, l’UNIGE a réformé ses cycles d’études depuis de nombreuses années. La structure bachelor-master-doctorat et les ECTS font maintenant partie intégrante de l’offre de formation et la mobilité des étudiant-es est encouragée. L’accréditation institutionnelle de l’UNIGE, obtenue sans conditions en 2022, a montré qu’elle respectait les principes de Bologne. Ce processus nous a aussi permis de réfléchir à de nouveaux axes d’amélioration.
Quels sont-ils?
L’orientation des formations sur les compétences et les acquis d’apprentissage (learning outcomes)est un principe qui se trouve au cœur de la réforme de Bologne. Les objectifs de chaque programme – c’est-à-dire ce que la personne sera capable de démontrer après l’avoir suivi et ce en quoi elle se distingue d’une personne diplômée d’un autre programme – doivent être explicitement décrits. Si la plupart de nos programmes contiennent des objectifs dans leur description, les learning outcomes ne sont toutefois pas toujours formulés du point de vue des étudiant-es. Pourtant, leur déploiement serait un outil précieux de promotion de nos filières. En mettant en valeur les compétences de nos diplômé-es, la lisibilité des diplômes de l’UNIGE serait renforcée. Les efforts doivent se poursuivre en ce qui concerne la participation étudiante.
Est-ce que la réforme de Bologne a eu un impact sur les pratiques pédagogiques?
L’un des principes de Bologne cible un enseignement centré sur l’étudiant-e et son apprentissage. Au pôle SEA (Soutien à l’enseignement et l’apprentissage), nous avons pu observer que cette réflexion s’était ancrée au cœur de la communauté enseignante. Les pratiques ont évolué pour laisser davantage de place à la pédagogie active (projets, simulations, travaux sur le terrain, etc.), à l’approche par compétences ou à l’interactivité dans les cours.
L’un des objectifs de la réforme était de garantir la qualité de l’enseignement supérieur. Qu’en est-il?
L’UNIGE évalue périodiquement ses prestations et répond aux exigences nationales en matière d’assurance qualité, elles-mêmes alignées sur les lignes directrices européennes. Le référentiel de qualité des cursus a d’ailleurs fait l’objet d’une récente actualisation à l’issue d’un processus de consultation. Nous constatons que les démarches qualité touchant aux enseignements et aux cursus sont beaucoup mieux accueillies qu’il y a dix ans. Les équipes enseignantes s’investissent aujourd’hui avec rigueur dans l’évaluation des programmes et nombre d’entre elles nous contactent spontanément pour analyser la qualité d’un cours ou d’un cursus.
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