Lu dans la presse

Un texte collectif met en lumière ce que le Covid-19 révèle des liens médecin-mourant, tandis qu'un doctorant en sciences de l'éducation apporte son éclairage sur les inégalités scolaires en temps de coronavirus

 

Publié dans Le Temps du 13 mai, un texte collectif met en lumière ce que le Covid-19 révèle des liens médecin-mourant. Pour ses auteur-es – Monica Escher, Mathieu Nendaz, Sophie Pautex, Marinette Ummel et Alexandre Wenger, tous et toutes enseignant-es à la Faculté de médecine –, la situation actuelle souligne tragiquement l’importance d’une réflexion sur ce type de relation. Les familles se voient en effet privées de la possibilité d’approcher librement leurs proches mourants et se trouvent contraintes, encore plus qu’à l’ordinaire, de déléguer l’accompagnement de fin de vie aux médecins et aux soignant-es. Ces derniers/ères occupent ainsi une place qui n’a rien d’évident. En se trouvant là où l’on meurt, ces professionnel-les sont investi-es d’une mission compassionnelle et doivent parfois faire face à des questions existentielles de la part des mourant-es ou des proches auxquelles les études biomédicales les ont peu préparé-es. On attend des membres du corps soignant qu’ils soulagent efficacement les symptômes et qu’ils accompagnent la solitude des derniers instants à la place des familles tenues à l’écart. Ainsi, pour les signataires de cet article d’opinion, le Covid-19 conforte une évidence au regard de la formation des médecins et des soignant-es: la nécessité d’acquérir les compétences dans l’accompagnement des patient-es et des familles dans la fin de vie et dans le deuil.

 

Doctorant à la Section des sciences de l’éducation, Kilian Winz-Wirth était l’invité d'ArcInfo le 12 mai pour apporter son éclairage sur les inégalités scolaires en temps de Covid-19, quand l’école se fait à la maison. Parmi les mesures de déconfinement décidées par les politiques, le retour des élèves dans les classes a soulevé un débat passionné. De nombreuses personnalités politiques ont invoqué l’impératif d’un tel retour afin d’éviter que les inégalités scolaires ne se creusent. Or, pour le chercheur, un large consensus existe dans la littérature scientifique qui permet d’affirmer que l’école participe à l’accentuation des inégalités, et ce, malgré un processus de démocratisation scolaire. À l'instar de l’école à la maison, l’école à l’école serait vectrice d’inégalités scolaires tout aussi dévastatrices. Pour le scientifique, la crise actuelle fournit ainsi l’occasion de s’interroger sur la capacité du système scolaire à permettre réellement la progression de toutes et tous les élèves, indépendamment du statut social de leurs parents. Connaissant déjà la réponse, il suggère de travailler à la recherche de solutions.