26 mars 2020

 

Lu dans la presse

Médecins et biologistes sont en première ligne dans la lutte contre le coronavirus. Mais des universitaires d’autres horizons s’emparent également du sujet dans les médias

 

Dans la Tribune de Genève du 19 mars, l'historien Michel Porret (Département d'histoire générale, Faculté des lettres) analyse comment notre société fait face à une pandémie dont personne ne connaît l'issue: «Pour la Suisse, il y a là un impensable: un pays qui pense que rien ne lui arrivera et qui vit, dans ses modalités politiques et géopolitiques à côté de la catastrophe depuis 1291, dans son réduit national invisible, parfois à un prix moral énorme. Mais l'abri est fissuré, commente le professeur. Il faut maîtriser les processus de panique. L'anxiété diffuse lentement, mais l'on sait qu'elle peut finir par mener à des violences extrêmes. Le seul barrage est d'instaurer des moments de rationalité.»

 

L'édition du 18 mars de La Côte offre des pistes de réflexion pour rester motivé tout au long de la crise sanitaire actuelle. Pour Guido Gendolla, professeur à la Section de psychologie (FPSE), il est important de planifier chaque jour. Il invite à «imaginer l'ascension du Mont-Blanc qui exige une planification parfaite». Nous sommes dans une situation que nous n'avons jamais expérimentée, y compris en temps de guerre. Mais la recherche et l'expérience montrent que la planification est une technique efficace pour mener à bien les projets les plus difficiles. «Plus on planifie, plus on reste calme dans l'action; si un problème surgit, on réfléchit à ce qui n'a pas fonctionné pour améliorer l'organisation.»

 

Pour le moment les pays développés de l'hémisphère nord sont les seuls à faire face à la pandémie, relève Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale de l’UNIGE, dans les colonnes du journal La Liberté. «Lorsque les foyers seront repérés dans les pays à faible niveau de revenus, on peut craindre que leur capacité à réagir soit encore plus limitée que la nôtre et la submersion de leurs systèmes de santé plus rapide et plus brutale», avertit le professeur de médecine, avant d’ajouter : «La seule chose qui permettra de refermer le chapitre de l'épopée planétaire de ce coronavirus c'est ce que l'on appelle l'immunité grégaire. Tant qu'une proportion de 50 à 70% de la population ne sera pas immunisée contre ce virus, il continuera à provoquer des foyers épidémiques du type de ceux que l'on voit exploser actuellement.