24 octobre 2024 - Victoria Monti

 

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Avoir un enfant (ou pas): la périnatalité s’expose à l’UNIGE

Du bébé rêvé à la réalité, il n’existe pas qu’un chemin vers la parentalité, ni qu’une seule manière de créer une famille. Or, les tabous sont encore étonnamment tenaces et la parole peine à se libérer. Pour explorer toutes les questions autour de la périnatalité, l'exposition «Bébé en tête» fait escale à Genève.

 

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Image: A. Ganguillet/CHUV

 

Devenir parent: si simple et pourtant si complexe. La société dépeint la grossesse, l’accouchement et la transition vers la parentalité comme une période heureuse, presque sacrée. Néanmoins, on peut rencontrer des difficultés pendant ce temps, qui, loin d’être rares, restent pourtant dans l’ombre. S’y ajoutent des injonctions sociales qui ne laissent que peu de place aux questionnements individuels. Devant cette obligation au bonheur, celles et ceux pour qui le chemin n’est pas si linéaire risquent de s’enfermer dans le silence et la culpabilisation. Infertilité, prématurité, deuil périnatal, dépression post-partum, mais aussi normes sociales et familiales, inégalités et charge mentale sont des thématiques dont il faut parler. Après Lausanne et Winterthour, l'exposition Bébé en tête, réalisée par le Groupe de recherche périnatale de Lausanne UNIL-CHUV, fait escale à la Salle d’exposition de l’UNIGE jusqu’au 17 novembre.

 

«Le concept des 1000 premiers jours (de la grossesse aux 2 ans de l’enfant) souligne l’importance de cette période sensible pour le bien-être de l’enfant et des parents», précise Manuella Epiney, professeure au Département de pédiatrie, gynécologie et obstétrique (Faculté de médecine), responsable de l’Unité de périnatalité et de post-partum(HUG) et coresponsable du Programme santé psychique et périnatalité. «Il s’agit de prévenir et de soutenir la santé physique, mentale et sociale de chacun et chacune, c’est une question essentielle de santé publique. S’il y a aujourd’hui une meilleure connaissance scientifique des enjeux émotionnels et psychiques en périnatalité, il reste pourtant un fossé entre les connaissances et la reconnaissance du sujet. L’exposition que nous proposons, immersive et ludique, vise aussi à faire entendre des témoignages pour mettre en lumière les difficultés que beaucoup d’entre nous rencontrent, à encourager la prise de parole et les échanges et, enfin, à prendre conscience que, dans la période périnatale, l’équilibre entre vie personnelle, vie parentale et vie professionnelle peut être fragile.»

 

Avec et pour le public

Bébé en tête explore les multiples facettes de la transition vers la parentalité, du projet d’enfant jusqu’à la fin du congé maternité. L’exposition propose une réflexion sur la diversité des vécus au-delà des visions idéalisées de la grossesse, de l’accouchement ou de l’arrivée du bébé. Une opportunité de donner une voix à des expériences intimes – heureuses comme traumatiques – en vue d’encourager la parole, le dialogue et la réflexion autour des représentations sociétales souvent figées.

S’appuyant sur une scénographie ambitieuse conçue en cinq étapes – le désir d’enfant, la grossesse, l’accouchement, les premiers mois de bébé, la parentalité –, des groupes de discussion, des permanences d’information, des témoignages et des ateliers sont proposés à tous les publics intéressés. Cette exposition est également l’occasion de découvrir les associations et les ressources existantes à Genève en cas de difficulté médicale, psychologique ou sociale.

BÉBÉ EN TÊTE

Exposition

Jusqu’au 17 novembre | Salle d’exposition de l’UNIGE, 66, bd Carl-Vogt


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