Un projet participatif et sensoriel
Le projet s’est déployé à la Maison de l’enfance et de l’adolescence (MEA), qui accueille depuis 2023 le service de pédopsychiatrie des HUG. La Fondation Convergences y propose également un programme mêlant culture, art et science pour rapprocher cité et hôpital. C’est dans cette même optique que s’inscrit l’initiative «Share your song»: faire tomber les murs pour créer du lien entre la patientèle, le personnel de la MEA et le grand public. À cette fin, diverses activités accessibles à toutes et tous sont proposées, comme des ateliers de danse qui utilisent la musique et le mouvement pour libérer les émotions et favoriser le bien-être. D’autres expériences, comme les siestes sonores, sensibilisent aux bienfaits du repos et stimulent la créativité. 

Point d’orgue du programme, un jukebox participatif trône dans l’entrée de l’institution, invitant les visiteurs et les visiteuses à créer des playlists selon les émotions que leur inspire telle ou telle chanson. «Ces playlists sont ensuite réutilisées dans le cadre des ateliers, précise Patricia Cernadas Curotto. C’est aussi un bon moyen de découvrir de nouveaux titres afin d’alimenter nos propres sélections de morceaux.» 

L’idée d’investir le monde de la musique est née du constat que le public de la MEA est très diversifié, tant en termes d’âge que du point de vue socioéconomique. «La musique crée des liens et est également un formidable outil pour réguler nos émotions, poursuit la chercheuse. La régulation émotionnelle est un atout essentiel pour le bien-être psychique, particulièrement chez les adolescent-es. En agissant sur cet aspect, on réduit le risque de troubles et on améliore leur quotidien.»

La musique, un outil thérapeutique et scientifique
En aidant chacun-e à mieux comprendre ses émotions, la musique agit comme une véritable ressource de soin, tant pour soi que pour les autres. C’est ce que met en lumière le projet, en s’appuyant sur des études scientifiques, dont certaines développées au sein de l’Université de Genève. Et les bénéfices sont multiples: chez les prématuré-es, la musique favorise ainsi le développement cérébral, stabilise le rythme cardiaque et améliore la respiration. Elle stimule les régions du cerveau associées à la mémoire et aux émotions des personnes atteintes d’Alzheimer, aidant ainsi à raviver des souvenirs et à maintenir un lien avec leur entourage. De manière plus générale, l’écoute d’un morceau peut réconforter, apaiser ou procurer un sentiment d’appartenance. 

«Nous essayons de fournir des stratégies concrètes pour gérer nos émotions, que les participant-es peuvent ensuite appliquer au quotidien. L’idée est d’essayer de trouver des ressources plus légères que les traitements et les procédures habituels des hôpitaux», conclut Carole Varone. Une expérience à vivre et à écouter jusqu’au 30 mai 2025, rendue possible grâce à la générosité des donateurs et donatrices de la Fondation privée des HUG.