«L’Assemblée de l’UNIGE permet un dialogue de qualité avec le Rectorat»
Après avoir représenté le personnel administratif et technique (PAT) à l’Assemblée de l’UNIGE durant neuf ans, Anouk Dupré s’est dit qu’il était temps de passer le témoin à de nouvelles forces, à l’occasion des élections destinées à renouveler les organes participatifs de l’alma mater au mois de mai. Le PAT ne pèse pas d’un poids énorme au sein de l’Assemblée (5 représentants sur un total de 45), mais il a le pouvoir de faire basculer les majorités lors de votes, et n’hésite pas à en faire usage lorsqu’il l’estime juste.
Anouk Dupré a effectué l’essentiel de sa carrière à l’Université en tant que laborantine en biologie à la Faculté de médecine, après un apprentissage dans les locaux du CMU. L’intérêt pour la vie de la collectivité fait depuis toujours partie de son ADN. Très vite, elle s’engage à améliorer le quotidien des chercheurs et du personnel des laboratoires, notamment sur des questions de sécurité, en collaboration avec le décanat de la Faculté. Puis son intérêt s’élargit à l’ensemble de l’Université. Elle siège à l’ancienne Commission du personnel, une instance alors exclusivement dédiée au PAT.
La participation universitaire ne se limite pas à une question corporatiste
«Il est difficile de mobiliser le PAT, car il y a une telle variété de métiers qu’il est compliqué de trouver des objectifs communs», relève-t-elle. Cela ne l’empêche cependant pas de prendre à cœur la défense des intérêts de ses collègues. Contrairement aux étudiants, et même à bon nombre d’enseignants et de chercheurs, les membres du PAT restent à l’UNIGE sur une longue durée. À certains égards, ils représentent la continuité au sein de l’institution. «Après plus de trente ans passés ici, on commence à connaître du monde et c’est une richesse qui s’avère précieuse dans bien des circonstances.» Anouk Dupré se démène ainsi pour faciliter la résolution de conflits entre personnes, surtout lorsque l’aspect relationnel se double d’une relation hiérarchique compliquant les enjeux.
Au moment où elle rejoint l’Assemblée créée en 2008, cette dernière a pour tâche de rédiger le Statut de l’Université, le règlement fondamental de l’institution. Anouk Dupré y voit une occasion unique de mieux faire entendre la voix du PAT au sein des diverses instances universitaires et pousse dans ce sens, avec un certain succès, tout en faisant preuve de réalisme: «Il faut voir la cause du PAT sur le long terme.» Par ailleurs, la participation universitaire ne se limite pas à une question corporatiste. S’engager au sein de l’Assemblée implique de s’intéresser à la vie de l’institution dans son ensemble. Un exemple, parmi les problématiques les plus débattues du moment: l’égalité de genres et le harcèlement à l’Université, qui concernent l’ensemble des corps représentés.
Lorsqu’on a des choses à dire, on trouve le courage de les exprimer publiquement. Et c’est toujours une expérience enrichissante.
L’Assemblée n’a certes pas un pouvoir décisionnel fort, hormis (et ce n’est pas des moindres) sur l’élection du recteur et l’approbation de documents institutionnels, mais elle est, de l’avis d’Anouk Dupré, un lieu de concertation, où il est possible d’établir un dialogue de qualité avec le rectorat, qui est présent à chaque séance. Être membre de l’Assemblée requiert un engagement: «Il faut préparer les séances, se tenir informé, ajoute-t-elle. On ne peut pas y siéger comme simple observateur. Mais les débats sont toujours intéressants. Même si je me considère plutôt comme réservée de caractère, je crois que lorsqu’on a des choses à dire, on trouve le courage de les exprimer publiquement. Et c’est toujours une expérience enrichissante.» —