Un nouvel outil pédagogique
Déjà dotée de six plateformes de sciences exactes à destination des classes – Bioscope, BiOutils, Chimiscope, Mathscope, Physiscope et Stellarium –, l’Université de Genève innove aujourd’hui avec l’inauguration du poliScope. Une structure qui propose une lecture du monde contemporain à l’aide des sciences sociales.
Le projet, mis sur pied par la Faculté des sciences de la société (SdS), en étroite collaboration avec le Département de l’instruction publique, de la culture et du sport (DIP) de l’État de Genève, invite le grand public et les classes genevoises du secondaire I et II (cycles d’orientation, collèges et écoles de culture générale) à se pencher sur des thématiques de recherches actuelles.
La migration est le premier thème choisi pour remplir cette mission. La raison? Le sujet est brûlant d’actualité, occupe de nombreux chercheurs de la Faculté et fait partie du plan d’étude au secondaire.
Chaque élève reçoit une identité au début de l’atelier: politicien, migrant, membre de l’ONU ou de l’Union européenne
La première phase du projet a commencé à l’automne 2016 avec la mise en place d’un jeu de rôles consacré aux mouvements migratoires. «Chaque élève reçoit une identité au début de l’atelier: politicien, migrant, membre de l’ONU ou de l’Union européenne, explique Jiri Benovsky, collaborateur scientifique à la Faculté des SdS et instigateur du projet. Il a ensuite deux heures pour se préparer à incarner ce rôle grâce à des fiches pédagogiques et à des informations transmises par les experts présents.» S’ensuit une table ronde lors de laquelle les élèves apprennent à débattre et à construire une problématique pour essayer d’y apporter des réponses.
Le jeu de rôles offre la possibilité aux élèves de réfléchir aussi bien aux différents acteurs, à leurs intentions et à leurs stratégies qu’aux conséquences de ces dernières au sein du système de migrations internationales. «Cela leur permet d’être proactifs dans la construction du savoir», commente Hyade Janzi, enseignante au collège Sismondi et collaboratrice du projet.
Une vingtaine de classes ont déjà profité de cette activité qui sera reconduite les années suivantes.
Cinq écrans tactiles permettent d’évoluer dans un monde peuplé de personnages aux destins multiples, venus d’Afrique, d’Europe ou du Moyen-Orient.
Depuis le 25 avril, le poliScope propose également une installation multimédia interactive munie de cinq écrans tactiles. Ceux-ci permettent d’évoluer dans un monde peuplé de personnages aux destins multiples, venus d’Afrique, d’Europe ou du Moyen-Orient. À travers leur parcours, enrichi de nombreux contenus multimédias, c’est toute la complexité et les nuances de la migration qui se révèlent.
Une quinzaine de chercheurs et chercheuses de la Faculté ont été impliqués dans le développement des quatre jeux actuellement disponibles, dont les données seront régulièrement mises à jour.
«Destination Suisse» présente la politique migratoire et d’asile en Suisse; «Migrations, chance ou menace?» est un quiz pour questionner les processus migratoires et les enjeux de société qu’ils impliquent. Dans «Destins croisés des migrants d’hier», on découvre, au travers de récits personnels, non seulement les motivations, les aspirations et les déconvenues des immigrants, mais aussi celles de la population de la Genève du milieu du XIXe siècle. Enfin, «La population de demain» permet d’appréhender certains concepts de la démographie en réalisant des projections liées aux facteurs de fécondité et de migration.
L’objectif est aussi de s’adresser au grand public. C’est pourquoi l’installation multimédia est ouverte à tous et en libre accès
«La séquence pédagogique se compose désormais de trois séances de deux heures chacune: les élèves s’initient à la thématique à l’aide de l’installation multimédia, avant de se prêter au jeu de rôles et à la table ronde», explique Jiri Benovsky. L’objectif est aussi de s’adresser au grand public. C’est pourquoi l’installation multimédia est ouverte à tous et en libre accès, aux heures d’ouverture du bâtiment d’Uni Mail, dans la salle 4383.
«Par la suite, nous avons pour objectif de proposer divers sujets actuels étudiés par les chercheurs de notre Faculté», précise son doyen Bernard Debarbieux. La question des inégalités sociales est déjà en développement. Dès la rentrée 2017-2018, elle s’ajoutera à l’offre actuelle. —
Poliscope
Un projet de la Faculté des sciences de la société
https://poliscope.ch/