Nouvelle piste contre la myopathie
Un traitement utilisé de longue date contre le cancer du sein s’est avéré efficace, chez la souris, contre la dystrophie musculaire de Duchenne
Le Tamoxifène, un médicament utilisé depuis longtemps dans le traitement du cancer du sein, semble également efficace contre la dystrophie musculaire de Duchenne (DMD). Chez la souris du moins. Dans un article paru dans la revue The American Journal of Pathology du mois de février, Olivier Dorchies, chercheur à l’Ecole de pharmacie Genève-Lausanne, et ses collègues ont montré que, après une année de traitement, les rongeurs souffrant de la variante murine de cette affection ont pu retrouver une grande partie de leurs capacités musculaires.
Chez l’être humain, aucun traitement ne permet actuellement de réduire les symptômes de cette maladie qui touche près d’un enfant masculin sur 3500. Très invalidante, la DMD est caractérisée par une fonte progressive des muscles, une paralysie et une atteinte respiratoire et cardiaque, aboutissant à une mort précoce.
Amélioration exceptionnelle
La cure de Tamoxifène prescrite aux souris a provoqué «une amélioration exceptionnelle de la force musculaire comme de la structure du diaphragme et du cœur des animaux», révèle Olivier Dorchies.
Pour mesurer les performances des souris, celles-ci ont été suspendues à un fil métallique. Quand les rongeurs tentent de s’y hisser, les pattes postérieures finissent par lâcher. Lorsque les souris ne sont alors accrochées plus que par les pattes antérieures, les chercheurs enclenchent le chronomètre. Tandis que les rongeurs non traités ne tiennent que quelques secondes dans cette position, ceux sous Tamoxifène résistent presque aussi longtemps que les animaux sains.
Les chercheurs ont par ailleurs remarqué que le Tamoxifène normalise l’activité d’une enzyme (la créatine kinase plasmatique) qui est, habituellement, trois fois plus élevée chez les souris myopathiques que chez les autres. L’article propose d’ailleurs de nouvelles pistes pour expliquer les mécanismes biomoléculaires responsables de la maladie de Duchenne.