Journal n°76

La «e-cigarette»: un marché qui triple chaque année

Elle a l’apparence d’une cigarette, en reproduit la gestuelle et la sensation. Mais ce n’est pas une cigarette. Elle ne contient pas de tabac et ne fonctionne pas par combustion. La cigarette électronique se compose de trois éléments: une batterie, un atomiseur diffusant de la vapeur associée à divers arômes et, très souvent, de la nicotine, contenus dans une cartouche de remplissage.
Le système a été mis au point en 2003 par un pharmacien de Hong-Kong. Il a ensuite été perfectionné par des entrepreneurs chinois, actifs jusque-là dans le secteur pharmaceutique ayant des connaissances dans l’extraction de nicotine. C’est d’ailleurs en Chine, dans la région de Shenzhen, que se trouvent la plupart des ateliers de production de e-cigarettes et de liquide de remplissage, une industrie qui emploie actuellement des dizaines de milliers de travailleurs. Depuis 2007, la production s’est étendue aux Etats-Unis et en Europe.
Il y aurait aujourd’hui entre 5 et 10 millions d’utilisateurs aux Etats-Unis, où les ventes triplent chaque année depuis 2007. En France, où des points de distribution ont été autorisés, les vapoteurs (nom donné aux utilisateurs de cigarettes électroniques) seraient au nombre de 500 000. On les voit peu en public, car ils préfèrent jusqu’ici rester discrets, vapotant chez eux ou dans leur voiture.
Signe de l’ampleur prise par le phénomène, Altria, l’une des majors de l’industrie du tabac, a annoncé le 26 avril dernier se lancer dans la production de cigarettes électroniques, au risque de cannibaliser ses propres marques.


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