Les planètes de TRAPPIST-1 n’ont pas perdu toute leur eau
Il pourrait bien y avoir de grandes quantités d’eau sur certaines des planètes extrasolaires appartenant au système TRAPPIST-1, et en particulier sur les trois d’entre elles qui sont situées dans la zone habitable de l’étoile. C’est en tout cas ce que suggèrent les résultats obtenus par une équipe internationale dirigée par Vincent Bourrier, chercheur au Département d’astronomie (Faculté des sciences). La découverte, qui relance la possibilité de détecter la présence de vie ailleurs que sur Terre, a été publiée le 31 août dans la revue The Astronomical Journal.
TRAPPIST-1 est une naine ultra-froide située à 40 années-lumière de la Terre. En février dernier, un nombre record de sept planètes de la taille de la Terre ont été découvertes en gravitation autour de l’astre par une équipe de l’Université de Liège en Belgique. Certains de ces objets évoluent même dans ce que l’on appelle la zone dite habitable, c’est-à-dire à une distance de l’étoile qui permet à l’eau de s’y trouver sous forme liquide.
Cette nouvelle étude franchit une étape supplémentaire en tentant de déterminer si le système TRAPPIST-1 est susceptible de contenir de l’eau. Pour ce faire, les astronomes ont étudié à l’aide du Space Telescope Imaging Spectrograph du télescope spatial Hubble la quantité de rayonnement ultraviolet que les planètes reçoivent de la part de leur étoile. Selon son intensité, ce rayonnement est en effet capable avec plus ou moins d’efficacité de dissocier en hydrogène et en oxygène l’éventuelle vapeur d’eau présente dans l’atmosphère des exoplanètes.
De par sa légèreté, l’hydrogène est capable de s’échapper sans autre dans l’espace. Et la présence d’ultraviolets de plus forte énergie peut même souffler l’oxygène hors de portée de l’attraction de la planète.
Les résultats de l’étude montrent que l’intensité du rayonnement ultraviolet de l’étoile TRAPPIST-1 est telle que l’ensemble du système a probablement perdu des quantités d’eau très importantes au cours de son histoire. En particulier, les planètes les plus proches de l’étoile centrale pourraient avoir vu s’échapper l’équivalent en eau de plus de 20 océans terrestres au cours des huit derniers milliards d’années, ce qui les aurait complètement asséchées.
Quant aux planètes plus éloignées, incluant les trois situées dans la zone habitable, elles devraient avoir perdu beaucoup moins d’eau, laissant ouverte la possibilité qu’elles puissent contenir de la vie.
«Nos résultats suggèrent que les planètes les plus éloignées de l’étoile sont les meilleures candidates pour rechercher de l’eau avec le nouveau télescope spatial James Webb, estime Vincent Bourrier. Ils soulignent cependant aussi la nécessité de réaliser des études théoriques et des observations complémentaires de toutes les longueurs d’onde, dans le but de déterminer la nature des planètes de TRAPPIST-1 et leur potentiel d’habitabilité.» —