«Savez-vous chanter le madrigal?»
Trois spectacles insolites seront au programme de l’été genevois 2019, résultats d’un séminaire de recherche portant sur le madrigal, un genre musical de la Renaissance. L’idée émane de Giulia Riili, assistante à l’Unité de musicologie (Lettres).
L’atelier que la jeune chercheuse propose permet d’explorer cette forme de musique ancienne sous différents angles, grâce à l’apport de plusieurs spécialistes. Pour comprendre le contexte dans lequel le madrigal était pratiqué, un historien de la médecine reviendra, par exemple, sur la théorie des humeurs, l’une des bases de la médecine antique. «Sa contribution permettra aux étudiants d’appréhender avec un regard nouveau les expressions de la mélancolie dans la musique», explique Giulia Riili. Le séminaire s’attardera également sur la vie à la cour de Turin, sur Virgile et la transmigration de ses textes à la Renaissance ou encore sur les techniques antiques d’impression.
Le madrigal évoque de manière musicale une idée ou un sentiment
Né dans les cours italiennes vers 1520, le madrigal a constitué, pour les compositeurs de l’époque, un champ d’expérimentations extrêmement fécond. «Le madrigal évoque de manière musicale une idée ou un sentiment, explique Giulia Riili. Pour pouvoir exprimer les contrastes de l’amour, par exemple, sa beauté comme les souffrances qu’il engendre, les compositeurs sont allés à l’encontre des règles musicales en vigueur.»
Le séminaire, donnant droit à six crédits ECTS, est ouvert à tous les étudiants, quel que soit leur cursus. «Nous misons sur les différentes approches des participants pour construire des points de vue originaux», prévoit Giulia Riili. La réflexion théorique s’articulera avec une partie pratique, sous la conduite d’un maestro al cembalo, qui dirigera l’ensemble depuis son clavecin. Car, selon la chercheuse, «le madrigal ne peut être réellement compris que lorsqu’on le pratique».
Carte blanche sera donnée aux participants pour transformer les contenus théoriques en un spectacle musical
À l’issue du séminaire, carte blanche sera donnée aux participants pour transformer les contenus théoriques en un spectacle musical, en collaboration avec une équipe de musiciens professionnels. «Il s’agit d’un processus participatif lors duquel les étudiants auront pour mission de faire renaître l’imaginaire d’hier avec les moyens d’aujourd’hui», s’enthousiasme Giulia Riili. La première du spectacle est prévue à Uni Mail le 19 juin prochain, et sera suivie de deux représentations, l’une dans le cadre de la Fête de la musique, l’autre à la Fondation Bodmer, partenaire du projet.
Pour tester en format condensé ce que le séminaire propose de développer sur un semestre, un workshop de deux jours est proposé à tous les étudiants de l’UNIGE les 12 et 13 octobre, avec un concert à la clé. —
Samedi 13 octobre — 16h
Concert, entrée libre
Uni Mail, salle MS180