Journal n°167 - du 21 nov. au 12 déc. 2019

Une étude cartographie la pollution lumineuse à Genève

image-4.jpgL’ensemble des sources lumineuses nocturnes du bassin genevois a été cartographié par une équipe de chercheurs dont font partie Gregory Giuliani et Nicolas Ray, tous deux chargés de cours à l’Institut des sciences de l’environnement. Ce travail, paru dans le numéro du mois de novembre du journal Remote Sensing Applications: Society and Environment, permet la modélisation des zones du territoire touchées par la pollution lumineuse et facilite la mise en place de solutions répondant aux objectifs de la stratégie Biodiversité Genève 2030.
Les auteurs de l’étude rappellent que les conséquences de l’augmentation de la lumière artificielle au cours des dernières décennies peuvent être néfastes aussi bien à la biodiversité – notamment aux chauves-souris, aux papillons nocturnes et à de nombreux autres pollinisateurs – qu’à la santé humaine. La lumière artificielle est cependant encore rarement prise en compte dans le développement des réseaux écologiques, constitués des forêts, des milieux aquatiques, etc.
Ce travail de cartographie, soutenu par l’Office cantonal de l’agriculture et de la nature et réalisé en partenariat avec la Haute École du paysage, d’ingénierie et d’architecture, aide à l’identification des zones échappant à la pollution lumineuse, le «continuum nocturne», aussi appelé «trame noire».
Sur le bassin genevois, plus de 78 500 points lumineux vus du ciel ont ainsi été détectés. La carte intègre leur visibilité sur le territoire en prenant en compte la topographie et les structures constituant des obstacles à la dispersion lumineuse (haies, arbres isolés, constructions, etc.). Elle met en évidence les zones qui échappent largement à la pollution lumineuse.
La cartographie du réseau écologique nocturne est pensée comme un outil d’aide à la décision dans la mise en place de mesures visant à préserver ou à restaurer l’obscurité et à assurer le maintien d’un réseau écologique fonctionnel. —