Le Rectorat intègre une directrice chargée des centres interfacultaires
Sous-représentés jusqu’ici au sein de la direction de l’Université, les centres interfacultaires ont désormais une directrice au Rectorat. Professeure d’économie, Céline Carrère s’apprête à mener une réflexion sur la gouvernance des centres, et plus généralement, sur l’interdisciplinarité. Entretien:
Quels sont les problèmes spécifiques liés aux centres interfacultaires sur lesquels vous allez travailler?
Céline Carrère: Je vais consacrer les premières semaines de mon mandat à établir une cartographie et à discuter des enjeux, notamment en allant à la rencontre de chaque centre et institut. À ce stade, il m’est donc difficile de répondre précisément. De manière générale, ces unités ont pour point commun d’évoluer dans des champs académiques concernant au moins deux facultés et d’être directement placées sous l’autorité du Rectorat. Leur place au sein de l’UNIGE n’est cependant pas toujours bien définie et cela peut entraîner des difficultés de fonctionnement. Il est donc nécessaire d’engager une réflexion générale.
La science évolue vers un décloisonnement disciplinaire
Le modèle du centre interfacultaire, axé sur des thématiques plutôt que des disciplines, est-il mieux adapté à la science d’aujourd’hui que le modèle facultaire?
De nombreuses thématiques actuelles nécessitent effectivement d’être abordées par plusieurs disciplines, d’où parfois la création de centres et d'instituts interfacultaires pour répondre à cette exigence. De manière générale, la science évolue actuellement vers un décloisonnement disciplinaire. D’ailleurs, les Facultés elles-mêmes s’adaptent à ces évolutions, tout en garantissant une recherche disciplinaire forte. Il s’agit d’un aspect qu’il ne faut pas perdre de vue: le travail académique sur les thématiques interdisciplinaires a pour prérequis des disciplines fortes, soutenues par les Facultés. Je ne crois donc pas qu’il y ait un modèle d’organisation plus efficace que l’autre. Les deux formules sont nécessaires et complémentaires. À cet égard, je considère que mon mandat me place à l’intersection et au service de ces deux façons d’organiser le champ académique.
Votre parcours vous prédisposait-il à vous intéresser à cette problématique interfacultaire et interdisciplinaire?
Je ne pense pas avoir de prédispositions particulières. Comme de nombreux collègues au sein de l’Université, je travaille aussi bien dans ma faculté que dans d’autres entités, qu’elles soient facultaires ou interfacultaires. En termes de perception des enjeux, mon seul atout est peut-être d’avoir, par le passé, collaboré plusieurs années au sein de la direction du Global Studies Institute et, ensuite, au décanat de la Faculté d’économie et de management. Mais en réalité, je compte beaucoup sur les échanges avec l’ensemble des parties prenantes pour avancer dans la réflexion. —
bio-express
Nom: Céline Carrère
Titre: Professeure ordinaire, directrice au Rectorat
Parcours: Après un doctorat obtenu en 2005, Céline Carrère occupe un poste de professeure assistante à l'Université de Lausanne, puis de chercheuse au CNRS. Elle rejoint l’UNIGE en 2011 et, en 2015, elle est nommée professeure ordinaire à la Faculté d’économie et de management au Global Studies Institute.
www.unige.ch/-/celine-carrere