Afrique: la médecine légale se renforce
Si les séries Les Experts: Miami ou Les Experts: Manhattan sont régulièrement diffusées sur le petit écran, personne ne verra Les Experts: Lagos. La raison en est simple: l’Afrique manque cruellement d’experts médico-légaux. En République centrafricaine par exemple, on compte un seul médecin légiste pour 4,5 millions d’habitants. Face à ce constat sans appel et aux sollicitations de diverses institutions africaines, une formation continue originale a été lancée en automne dernier à Genève pour renforcer la médecine légale sur le continent africain, le CAS «Droit, médecine légale et science forensique en Afrique».
Visant à former des médecins et des spécialistes du secteur judiciaire et de la société civile, le cursus a réuni une dizaine de participants et participantes pour sa première volée, pour la plupart bénéficiaires d’une bourse du Service de la solidarité internationale (État de Genève) et de la Direction du développement et de la coopération (Confédération helvétique).
Programme de haut niveau
Quatre phases se sont enchaînées sur six mois: étude à distance des concepts fondamentaux de médecine légale, des sciences forensiques, du droit international et de la justice pénale internationale; cours intensifs en Suisse permettant des échanges théoriques et pratiques avec les enseignants; stage pratique d’une semaine au sein d’une institution suisse et travail de mémoire.
Le CAS vise également à renforcer la compréhension et la coopération entre la police, la justice et la médecine à travers le continent. «Pour confondre les coupables, on peut atteindre de bons résultats rien qu’en mettant en place une telle collaboration», observe la professeure Silke Grabherr, directrice du CAS.
À l’issue de leur formation, les étudiants ont par ailleurs mis sur pied une association afin de promouvoir la médecine légale sur le continent africain et de créer des unités de médecine légale dans chacun de ses États. —
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