Matière grise de l’urbain explore les filières du béton au sein du corridor urbain qui s’étend entre Accra, Lomé, Cotonou et Lagos. Parce qu’«en Afrique de l’Ouest, le ciment est omniprésent dans le paysage, les esprits et les conversations», l’ouvrage d’Armelle Choplin, professeure associée au Département de géographie et environnement ainsi qu’au Global Studies Institute, s’intéresse non seulement aux aspects économiques et industriels de cette matière première mais aussi aux humains qui s’y trouvent liés: cimentiers, politiques, entrepreneurs/euses, maçons ou personnes souhaitant construire leur maison.

Au-delà des dynamiques macroéconomiques et de l’économie politique qui structure la filière du ciment, le/la lecteur/trice est ainsi invité-e à examiner les processus de production de l’urbain, les pratiques et les représentations des habitant-es ou encore les questions environnementales. S’attachant à tracer les spécificités de l’expérience africaine du béton, Armelle Choplin suggère que «c’est peut-être en Afrique que s’écrivent des manières originales de savoir être au monde et de produire la ville. Non pas en tant que lieu où s’accumulent les problèmes ni en tant qu’eldorado de cabanes perdues, mais peut-être parce que s’y trouvent quelques solutions alternatives en gestation.»