19 novembre 2020 - MT

 

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L’impossible voyage sur Mars

 

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Il n’y a pas de planète B. Nous sommes les habitants naturels de la Terre, destinés à y vivre pour toujours ou à disparaître avec elle. C’est ce que démontrent Sylvia Ekström, astrophysicienne au Département d’astronomie de l’UNIGE, et Javier G. Nombela, graphiste spécialisé dans la représentation visuelle du temps, dans un ouvrage qui sort ces jours aux éditions Favre. Dans Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs, les auteur-es listent les énormes écueils qui se dressent devant nous pour mener à bien une colonisation de la planète rouge. Une description succincte de l’Univers dans lequel nous évoluons rappelle d’abord les distances gigantesques qu’il faudrait franchir pour atteindre la planète la plus proche de la nôtre dans le Système solaire. Selon les configurations planétaires, entre 55 et 400 millions de km nous séparent, car dans l’espace les distances fluctuent en raison d’objets en permanence en mouvement à très grande vitesse et le long d’orbites elliptiques. Les auteur-es prédisent un trajet d’une durée de cinq à sept mois qu’il faut imaginer passer dans une très grande promiscuité, exposé aux radiations solaires et cosmiques, dans un bruit de machinerie permanent et un noir infini pour seul paysage. Aux éventuels problèmes de santé et psychologiques survenant au cours du voyage, s’ajouteraient ceux causés par plusieurs mois de vie en apesanteur, occasionnant notamment d’importantes pertes de masse musculaire et osseuse. Ce dernier détail n’en est pas un lorsque l’on apprend que les astronautes de retour de six mois en mission sur la Station spatiale internationale (ISS) sont incapables de sortir seul-es de leur capsule. Last but not least, arrivé-es à destination, après une opération très périlleuse d’amarsissage, les voyageurs/euses trouveraient des conditions extrêmes et hostiles, et ne pourraient fouler le sol martien que dans des combinaisons spatiales hautement technologiques, dont la plus petite défaillance serait fatale.
Lorsque l’on referme le livre complet et didactique de Sylvia Ekström et Javier G. Nombela, on ne peut que souscrire aux recommandations des auteur-es: «Concentrer nos efforts pour un projet bien plus nécessaire: rendre notre biosphère à nouveau viable à long terme.»

 

Sylvia Ekström et Javier G. Nombela
«Nous ne vivrons pas sur Mars, ni ailleurs»
Éditions Favre 2020
224 p.

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