24 octobre 2024 - AC

 

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Le délicat exercice de la pensée historienne

 

 

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En 2015, la campagne étudiante «Rhodes must fall» obtient le déboulonnage de la statue de Cecil Rhodes – figure majeure de l’impérialisme britannique en Afrique – à l’Université du Cap en Afrique du Sud. En 2020, catalysée par le meurtre de George Floyd, une vague de contestations se répand sur plusieurs continents et questionne des monuments ayant un lien avec le colonialisme et l’esclavagisme. Parallèlement, des initiatives féministes s’efforcent de rendre aux femmes leur place dans les villes, poussant à revoir la toponymie. Statues, bustes et noms des rues font aujourd’hui l’objet de contestations, de revendications et de gestes militants. La place des marqueurs mémoriels dans l’espace public est interrogée, dans une perspective antiraciste, décoloniale et féministe. Ce questionnement est l’expression d’une évolution sociétale, orientée vers une forme de reconnaissance des mémoires blessées et invisibles en accord avec les valeurs actuelles.

Tout cela se retrouve dans Mémoires dans la ville, un ouvrage issu d’un projet collectif mené au sein de l’Équipe de didactique de l’histoire et de la citoyenneté de la FPSE, qui examine comment ces débats médiatiques et politiques s’invitent à l’école. Les chapitres rendent compte des expériences menées en classe et analysent les réactions des élèves. Les thématiques embrassées reflètent une certaine vision de l’histoire scolaire: une discipline de sciences sociales qui traite de controverses, de questions sensibles et qui cherche à faire acquérir les moyens d’exercer une pensée historienne, afin que les élèves soient à même de réfléchir aux enjeux mémoriels, aux différents rapports de domination ainsi qu’aux mécanismes d’inclusion et d’exclusion sociales.

 

Sous la direction de Valérie Opériol, Aurélie de Mestral et Federico Dotti
«Mémoires dans la ville»
Éditions Antipodes 2024
216 p.

 

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