Un processus inédit a été déclenché par la pandémie de Covid-19 en parallèle à l’arrêt des principales économies de la planète, celui de la refrontiérisation du monde. Les pays se sont progressivement fermés et les possibilités de franchir leurs frontières ont souvent été limitées à leurs seul-es ressortissant-es. Le virus a ainsi rappelé la prégnance des frontières étatiques, leur importance stratégique et l’outil de souveraineté qu’elles incarnent pour le pouvoir. L’ouvrage signé par Daniel Meier, chargé de cours au Global Studies Institute, analyse à travers de multiples exemples quelques idées reçues et ouvre le débat, en convoquant l’histoire, mais aussi en donnant la parole aux acteurs/trices des frontières et en observant les pratiques et les politiques frontalières.

Articulé en trois parties, l’ouvrage revient d’abord sur les facteurs historiques et politiques qui ont forgé la définition contemporaine des frontières, montrant que ces dernières sont des créations humaines, qu’elles ne sont plus l’apanage des seuls États et qu’elles ne se limitent pas à des lignes de souveraineté. La seconde partie ouvre la réflexion sur le rôle des États dans l’imposition des normes frontalières aux populations et dans le découpage des territoires, ainsi que sur l’impact de phénomènes tels que le terrorisme international, les enjeux de la mondialisation ou la question migratoire. Enfin, la dernière partie se concentre sur les enjeux qui se matérialisent aux frontières.