Résultats plus bas, scolarité plus chaotique, insertion professionnelle plus difficile: les inégalités scolaires en défaveur des élèves migrant-es ou issu-es de l’immigration comparativement aux autochtones existent dans la quasi-totalité des pays. Avec près de 40% d’élèves de nationalité étrangère dans le système primaire en 2020, Genève se présente comme un canton fortement marqué par la migration. L’objectif de ce Carnets des sciences de l’éducation rédigé par Barbara Fouquet-Chauprade, maître d’enseignement et de recherche à la Section des sciences de l’éducation (FPSE), est de présenter des outils conceptuels et théoriques utiles pour comprendre et analyser les systèmes éducatifs et plus spécifiquement la question migratoire à l’école.

Après s’être questionnée sur l’ampleur et la persistance des inégalités liées à l’origine migratoire des élèves, la sociologue cherche à comprendre si celles-ci peuvent s’expliquer par des défauts d’intégration, par la culture des élèves et de leur famille ou par toute autre caractéristique. Au final, l’ensemble des théories et concepts présentés permettent de constater que si ces inégalités sont le résultat de mécanismes sociétaux, institutionnels, groupaux et individuels, elles sont toutefois réversibles, les élèves issu-es de l’immigration n’étant pas enfermé-es dans un déterminisme indépassable.