L’allongement de l’espérance de vie et l’évolution des taux d’intérêts ont considérablement modifié l’environnement des caisses de pension, depuis l’introduction, en 1985, de la Loi fédérale sur la prévoyance professionnelle vieillesse, survivants et invalidité (LPP), obligatoire en Suisse, qui régit le 2^e pilier du système de prévoyance.

Professeur de finance et de statistique à la Faculté d’économie et de management (GSEM), Olivier Scaillet s’est associé à Stéphane Riesen et Marc Fournier, respectivement directeur général et directeur général adjoint chez Pittet Associés, pour rédiger une «Public Discussion Note». Les auteurs y procèdent à une analyse des effets de l’évolution des taux d’intérêt sur la capacité financière du 2^e pilier. Ils testent également la solidité de ce système à la lumière de différents scénarios économiques. La finesse des données à disposition leur permet de développer une modélisation précise de l'évolution future de chaque institution de prévoyance et de cartographier ainsi de manière ciblée le risque supporté par chaque institution et par type d’institutions.

La pression exercée sur la situation financière et l’importance du découvert de la plupart des institutions produisent des effets différenciés selon leur statut, constatent les experts. Les fondations collectives et les institutions de droit public sans garantie étatique constituent globalement les types de caisses de pension présentant les risques les plus marqués, et ce, quel que soit le scénario envisagé. En cas de récession prolongée, l’ensemble des fondations se retrouveraient toutefois dans la zone rouge la plus à risque, celle mettant en péril le système de prévoyance. Sur la base de ces constats, les auteurs formulent des recommandations visant à améliorer et à renforcer la stabilité globale du 2^e pilier suisse.