«Le protestantisme seul nous donne la République.» La formule, utilisée par Jules Michelet au lendemain des révolutions de 1848, se veut frappante. L’historien français est pourtant loin d’être le premier à s’emparer de cette idée et à suggérer une affinité historique entre la révolution ecclésiastique protestante de la Renaissance et l’affirmation de nouvelles idées politiques, fondées sur la liberté, le libre examen ou le rejet des pouvoirs tyranniques. À sa façon, il reprend en effet des assertions qui sont courantes depuis le milieu du XVIII^e siècle et qui voient dans l’ensemble des idées issues de la Réforme un puissant vecteur de transformation des sociétés européennes. Dans cet ouvrage, Marc Aberle, postdoctorant au Département d’histoire générale, mène une enquête à rebours qui conduit le/la lecteur/trice à remonter le temps pour comprendre le triomphe moderne de la République.