Devenu professeur à la Faculté de droit – poste qu’il a occupé durant une trentaine d’années – après avoir dirigé le Service de protection de la jeunesse entre 1969 et 1974, Christian-Nils Robert s’est souvent, au fil de sa riche carrière, frayé un chemin hors des sentiers battus du droit pénal. Se montrant très tôt critique envers la répression en matière de stupéfiants ou à propos de la plus longue disposition du Code pénal, celle relative à la pornographie, il s’est aussi abondamment questionné sur la pertinence des procédures en vigueur en matière de délinquance d’affaire et d’accidents de travail. Il a également exprimé un certain scepticisme face à la multiplication des tribunaux pénaux internationaux, reflets, selon lui, d’une volonté de criminaliser le monde. Volontiers provocateur, on l’a aussi vu profiter d’une invitation à célébrer le bicentenaire de l’abolition de la peine de mort en France, pour plaider, sous les ors de l’Assemblée nationale, l’abolition pure et simple du droit pénal. Portés par une plume vive et incisive, la quinzaine d’articles regroupés dans ce recueil, qui pour la plupart n’ont rien perdu de leur actualité, offrent l’occasion de (re)découvrir la pensée d’un chercheur résolument original et souvent visionnaire qui, très tôt, s’était donné pour devise de «toujours trouver quelque chose de mieux que le droit pénal».