28 avril 2022 - AC

 

Vu dans les médias

L’autisme mieux diagnostiqué

 

 

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Marie Schaer

 

Le nombre d’autistes a crû de façon spectaculaire, surtout parmi les adultes et les femmes, selon une étude britannique publiée l’automne dernier, montrant que l’incidence de l’autisme avait augmenté de 787% au Royaume-Uni entre 1998 et 2018,passant de 3072 à 65’655 nouveaux cas par an. Une tendance qui se vérifie ailleurs. Aux États-Unis, la prévalence de l’autisme est passée de 1 enfant sur 150 à 1 enfant sur 44 entre 2000 et 2018. Dans son édition du 23 avril dernier, le quotidien Le Temps interviewait à ce sujet Marie Schaer, professeure assistante au Département de psychiatrie (Faculté de médecine). «En Suisse, il n’existe pas d’étude recensant les diagnostics d’autisme, relève la spécialiste. Mais nous avons constaté, de façon anecdotique, une hausse de la demande dans notre centre de consultation spécialisé en autisme.» Cette augmentation est principalement due à une meilleure connaissance de la maladie, les médecins généralistes y étant davantage sensibilisé-es, tout comme le grand public, mieux renseigné grâce à l’activisme des ONG de défense des autistes et aux nombreux articles de presse parus sur le sujet. En cas de doute, les parents n’hésitent plus en effet à réclamer une évaluation de leur enfant. À cela s’ajoute l’évolution de la définition même de l’autisme, qui a été considérablement élargie. La cinquième édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM) parue en 2013 a en effet remplacé l’appellation «troubles envahissants du développement», comprenant notamment l’autisme et le syndrome d’Asperger, par une nouvelle catégorie appelée «troubles du spectre de l’autisme» comprenant quatre sous-divisions allant du plus grave au moins grave. Dans les faits, cela a abouti à abaisser le seuil à partir duquel l’autisme est diagnostiqué. Pour Marie Schaer, la hausse des cas enregistrée ces dernières années comporte aussi une part d’augmentation réelle. «Les couples font des enfants de plus en plus tard, et cela accroît le risque de mutations génétiques chez l’enfant et donc d’autisme, explique-t-elle. Plusieurs études ont en outre montré un lien entre l’exposition aux pesticides et ce trouble du développement.»

 

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