20 avril 2021 - UNIGE
Notre attention captivée par un regard
Des scientifiques de l’UNIGE démontrent que lorsque nos regards se croisent, notre attention se focalise sur l’interaction sociale, perturbant notre notion du temps.
© UNIGE
En exprimant les intentions de nos interlocuteurs ou interlocutrices, les yeux jouent un rôle important en communication sociale, plus encore en période de pandémie, lorsque la moitié du visage est masquée. Mais ce contact visuel est-il automatique et rapide? Est-il fondé sur une réaction attentionnelle prioritaire, ou au contraire sur une réaction émotionnelle particulière? Pour répondre à ces questions, des chercheurs de l’Université de Genève (UNIGE) se sont intéressés à la manière dont nous traitons le regard humain, en s’attardant sur l’estimation de la durée temporelle des interactions sociales. Ils ont ainsi découvert que lorsque nous entrons en contact visuel avec une autre personne, notre attention est directement sollicitée, provoquant une distorsion de notre perception temporelle. En conséquence, le temps parait plus court qu’il ne l’est en réalité. Au contraire, cette sous-estimation du temps ne se produit pas lorsque notre regard capte un objet non-social. Ces résultats, à lire dans la revue Cognition, vont permettre de mettre en place un outil diagnostique évaluant les mécanismes en jeu si des troubles du traitement des stimuli sociaux sont détectés, comme chez les personnes autistes ou schizophrène, puis d’agir en conséquence.