Donner envie aux jeunes médecins d’embrasser la médecine de famille: c’est l’objectif visé par le Centre de médecine de premier recours (CeMPR), dont l’inauguration aura lieu lundi 27 novembre en présence des autorités genevoises.

Socle de base du système de santé, la médecine de famille peine en effet à attirer la relève, car la richesse de ce métier est peu visible durant les études: environ 40% de médecins en exercice dans cette spécialité ont 55 ans et plus, selon les statistiques de la FMH. «A la fin de leurs études, entre 25 et 30% des jeunes médecins émettent l’intention d’exercer la médecine de famille en cabinet. Un des objectifs du centre est d’offrir un pôle de visibilité pour maintenir leur intention et renforcer le lien avec cette communauté de pratique», indique Dagmar M. Haller, codirectrice du Centre.

Le CeMPR vise à allier les forces de l’Institut universitaire de médecine de famille et de l’enfance (IUMFE) de la Faculté de médecine et du Service de médecine de premiers recours (SMPR) des Hôpitaux universitaires genevois (HUG)  pour permettre une meilleure coordination des actions de ces deux structures et, de ce fait, renforcer l’enseignement dans ce domaine.

Cette mutualisation des ressources vise aussi à stimuler la recherche, en explorant des modèles de soins attractifs valorisant davantage le métier en cabinet. Parmi ces concepts innovants figurent les maisons de santé qui, en s’articulant d’abord autour de la médecine de premier recours, regroupent sous un même toit des professionnels de la santé issus de divers horizons. D’autres pistes consistent à une meilleure intégration de la technologie afin de  simplifier l’organisation de l’activité en cabinet et de diminuer la charge administrative qui pèse lourdement, en particulier au plan financier, sur l’attractivité du métier.

Un vivier pour la relève

Le Centre de médecine de premier recours ambitionne également de se positionner en tant que référent auprès des médecins déjà installés. Il s’agira notamment de favoriser les échanges entre la recherche et la pratique en cabinet. Mais aussi de faciliter le lien entre les praticiens qui souhaitent remettre leur cabinet et la relève. «Enfin, le Centre nous permettra de visibiliser et de mettre en valeur ceux qui réalisent les travaux de recherche, ce qui représente une opportunité d’incarner à nouveau la médecine de famille et de redonner des visages à ce métier, afin de le rendre plus attractif», ajoute Idris Guessous, codirecteur du Centre.