19 octobre 2023 - Antoine Guenot

 

Vie de l'UNIGE

Retenue en Iran depuis quatre ans, Fariba Adelkhah est de retour en France

Arrêtée à Téhéran en 2019, la chercheuse franco-iranienne Fariba Adelkhah est arrivée ce mardi à Paris. L’UNIGE lui avait décerné un doctorat honoris causa en 2020, alors qu’elle était encore retenue en Iran.

 

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Image: AFP

 

Après quatre ans et demi de rétention en Iran, Fariba Adelkhaha a pu rentrer en France. L’anthropologue franco-iranienne, directrice de recherche au CERI Sciences Po et docteure honoris causa de l'UNIGE, a atterri ce mardi 17 octobre à Paris. Elle avait été arrêtée le 5 juin 2019, à Téhéran, sur la base d’accusations infondées et sans procès digne de ce nom. «L’Université de Genève a marqué de façon répétée son soutien à Fariba Adelkhah et condamné à de nombreuses reprises son incarcération incompréhensible et inadmissible. Nous sommes par conséquent extrêmement heureux d’apprendre son retour en France, se réjouit Yves Flückiger, recteur de l’UNIGE. «Le cas de Fariba Adelkhah est tristement emblématique des menaces qui pèsent toujours un peu plus, dans certaines régions du monde, sur la pratique du métier de chercheur et de chercheuse».


Au moment de son arrestation, Fariba Adelkhah étudiait les mouvements cléricaux chiites en Afghanistan, en Irak et en Iran. Condamnée à cinq ans de prison par le Tribunal révolutionnaire de Téhéran, elle avait vu sa peine convertie en assignation à résidence en octobre 2020, soit quelques jours avant la cérémonie de remise de son doctorat honoris causa à l’UNIGE. À nouveau incarcérée en janvier 2022, à la prison d’Evin (Téhéran), elle avait été libérée au début du mois de février 2023, avec interdiction de quitter le territoire iranien.

«Cet épisode scandaleux et dramatique atteste une nouvelle fois que les sciences, et en particulier les sciences sociales, se retrouvent de plus en plus souvent dans le viseur des politiques, même en Europe. Il est impératif de rappeler que les universités sont des lieux au sein desquels nous sommes libres de réfléchir et de penser», déclare Bernard Debarbieux, professeur ordinaire et ex-doyen de la Faculté des sciences de la société de l’UNIGE, très impliqué dans le soutien à Fariba Adelkhah.

Rappelons que le sociologue Roland Marchal, compagnon de l’anthropologue, avait lui aussi été arrêté en juin 2019 à Téhéran. Il avait été libéré le 20 mars 2020 et avait pu rentrer en France. Ces deux arrestations ont suscité de vives réactions et un important élan de solidarité au sein de la communauté universitaire et scientifique. De nombreux/euses otages occidentaux/ales, dont des scientifiques, sont toujours incarcéré-es en Iran.

 

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