L’agenda-guide proposé chaque année par la CUAE fait mention dans sa dernière édition du slogan «From the river to the sea», et de la commémoration des «55 ans du triple détournement d'avion du Front populaire de libération de la Palestine». Ces mentions non contextualisées ont contraint le Rectorat à en interdire la diffusion. Faute d’explications, elles se prêtaient à des interprétations divergentes et pouvaient heurter et diviser gravement une partie des membres de la communauté universitaire.

La contextualisation proposée permet de lever ces ambiguïtés, elle rejette les lectures nationalistes du slogan et promeut une coexistence pacifique et multiculturelle au Moyen Orient. Elle souligne également les éléments contradictoires entourant le triple détournement, rappelle que les personnes juives et non juives y ont été séparées et invite les étudiantes et étudiants à approfondir leur connaissance des faits.

«L’Université de Genève est profondément attachée à la liberté d’expression. Nous ne pouvons que nous réjouir de l’issue qui a été trouvée», souligne le vice-recteur Edouard Gentaz, en charge du dicastère du vivre-ensemble. «La confrontation des idées, le droit de toutes et tous à débattre, sont essentiels dans le monde académique. Ils peuvent entraîner des inconforts pour l’institution comme pour ses membres qu’il faut savoir accepter dans les limites clairement posées par la Charte d’éthique et de déontologie».

Toutes les questions doivent pouvoir être posées à l'UNIGE, y compris lorsqu'elles touchent à des situations complexes qui exigent des éclairages multiples. Face aux tensions et au durcissement des positions exprimées, la liberté d’expression doit toutefois être encadrée par des principes clairs qui la protègent: rejet de toute forme d'appel à la violence, de discrimination, d'islamophobie, d'antisémitisme, d'atteinte à la Charte. La contextualisation proposée répond à ces exigences et permet donc de mettre un terme aux divergences qui ont opposé la CUAE et le Rectorat.