16 octobre 2024 - Alexandra Charvet

 

Vie de l'UNIGE

Des étudiant-es géographes se lancent dans le film documentaire

Sept courts-métrages réalisés par des étudiant-es sont à visionner sur le web. Portant sur les liens entre l’eau et la ville, ces documentaires sont le fruit d’un atelier d’initiation à la recherche appliquée en sciences sociales.

 

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Image extraite du film «Des ordures et des bouées: au cœur de la vie du Rhône» de Mathilde Foehr, Charlotte Langel et Lisa Mol. Image: DR


Il n’y a pas que le youtubeur Inoxtag qui s’essaie à l’exercice du film documentaire. Une vingtaine d’étudiant-es du Master en géographie politique et culturelle s’y sont attelés dans un atelier proposé dans le cadre du programme des cours. «Les géographes utilisent de plus en plus le médium du film pour restituer leurs travaux, explique Estelle Sohier, professeure au Département de géographie et environnement et coresponsable de l’atelier. Les images ont toujours été importantes en géographie pour travailler sur le territoire ou sur le paysage. La caméra permet, en enregistrant les témoignages de personnes dans leur environnement de travail ou sur leur lieu de loisir, de capter les interrelations entre les sociétés et leur territoire. Elle est à la fois un outil de collecte des données, un outil d’analyse et un moyen de restituer une recherche.»


Se muer en réalisateur/trice de film documentaire ne s’avère toutefois pas une mince affaire. Cette fonction nécessite un important savoir-faire, que ce soit en termes de prise de vue, de maîtrise de la caméra ou de technique de montage. Les moyens matériels nécessaires sont également substantiels (caméras semi-professionnelles, bancs de montage, etc.). Pour pallier ces difficultés, cet atelier conçu en partenariat avec les studios MédiasUnis bénéficie de l’aide de Nicolas Senn, chargé d’enseignement, qui est lui-même réalisateur. Malgré ces ressources, le défi reste de taille pour les étudiant-es, qui doivent s’emparer d’un sujet, mener une recherche de terrain tout en se familiarisant avec la caméra, filmer et procéder au montage. Le tout dans un temps extrêmement serré: quatre mois en tout et pour tout. «La motivation est très élevée, constate Estelle Sohier. C’est en unissant les forces, les idées et les compétences de chaque membre du groupe qu’un film arrive à voir le jour à la fin de l’atelier.»

 

Ce printemps, la thématique de l’atelier portait sur «l’eau, la ville», un sujet très large, choisi pour pouvoir être traité sous différents aspects dans un périmètre géographique restreint. «L’eau est une thématique cruciale aujourd’hui, complète Estelle Sohier. Les questions liées à sa gestion, à la production d’énergie, à la sécheresse ou aux pluies diluviennes sont très actuelles, tout comme la place de l’eau dans la fabrique de la ville, qui aménage ses cours d’eau pour en faire des lieux de vie privilégiés.»

 

Créé par Juliet Fall en 2007, l’Atelier de réalisation de films documentaires s’est intéressé à de nombreux thèmes au fil des ans, des lieux de production du savoir à la Genève souterraine, en passant par les frontières en tous genres ou encore les friches urbaines. Plus de 60 films sont à découvrir sur le site web du cours.

 

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