10 juin 2021 - UNIGE
Une histoire au long cours
En 2021, malgré la pandémie, les Cours d’été de français proposés par l’UNIGE ont été maintenus en présentiel. L’anniversaire de leurs 130 ans offre l’occasion de se pencher sur l’histoire d’une institution au rayonnement universel.
Légende
Proposés aujourd’hui par la Maison des langues, les Cours d’été de l’UNIGE voient le jour en 1892. Il s’agit à l’époque d’une première mondiale. Jamais des cours estivaux de français n’avaient été organisés pour un public universitaire non francophone. À l’origine de cette innovation, le Séminaire de français moderne, créé en 1891 à la demande de l’Allemagne par le professeur Charles-Frédéric Thudichum, pédagogue et spécialiste de la phonétique française. Il s’agit d’un enseignement dédié à l’apprentissage de la langue de Molière pour les aspirant-es professeur-es de français allemand-es préparant leur examen d’État. Ceux-ci et celles-ci ne pouvant assister aux leçons et ne pouvant venir à Genève qu’à la belle saison, les cours d’été s’appellent tout d’abord Cours de vacances.
La formule rencontre un franc succès. On se presse pour venir suivre les enseignements estivaux de linguistes genevois-es renommé-es, tel-les que Charles Bally, Albert Sechehaye, ou Ferdinand de Saussure. Rapidement, d’autres institutions se mettent à proposer des programmes similaires: Neuchâtel en 1893, puis Lausanne deux ans plus tard, et enfin la Sorbonne en 1920. Forte de son succès, l’Université de Genève inaugure en 1925 une École pratique de langue française, destinée à tous-tes les étudiant-es désireux-euses d’améliorer leur niveau. Elle fusionne en 1968 avec le Séminaire du professeur Thudichum pour devenir l’actuelle École de langue et de civilisation françaises (ELCF, Faculté des lettres).
En 1984, les Cours de vacances changent de nom pour devenir les Cours d’été. Ils s’ouvrent au grand public, tout en maintenant des enseignements spécifiques réservés aux enseignant-es. Ils attirent aujourd’hui chaque année une moyenne de 1000 étudiant-es représentant près de 100 nationalités différentes. Si bon nombre d’entre eux/elles viennent de Russie, des États-Unis, de Chine ou d’Europe méridionale, on trouve également depuis quelques années beaucoup d’étudiant-es suisses non francophones. Ces dernier-ères sont à l’heure actuelle les plus nombreux-ses à développer à Genève non seulement leurs compétences linguistiques, mais aussi la culture et les institutions du pays, au travers de conférences en lien avec le multiculturalisme suisse organisées par le Département fédéral des affaires étrangères.
Outre les enseignements donnés en présentiel, les Cours d’été se déclinent depuis cette année dans une version en ligne. Au programme: 52 heures d’enseignements réparties entre cours de langues obligatoires et ateliers linguistiques ou culturels facultatifs.