Bombardements, attaques terroristes, provocations et déclarations de haine : plus que jamais, les rapports tendus entre l’Occident et l’Orient musulman nourrissent les stéréotypes et favorisent l’incompréhension mutuelle. De part et d’autre, la propagande des extrêmes impose ses amalgames : les minarets se transforment en missiles et les soldats du XXI^e siècle en croisés.

Cette dérive des images et des discours est dévastatrice. Elle entretient l’illusion d’une altérité radicale, d’un inévitable « choc des civilisations », et semble interdire toute parole nuancée, toute tentative de saisir les problèmes dans leur complexité. Elle tend à décourager les esprits les mieux intentionnés.

C’est ici que la Faculté des Lettres a son mot à dire.

Elle voudrait le faire aujourd’hui en montrant, à travers une série de conférences publiques, que les réflexes xénophobes, même dans les contextes les plus conflictuels, ont souvent été contrebalancés par des représentations accueillantes et valorisantes de la différence, orientale ou occidentale.

Ces témoignages de respect, sans lesquels il ne saurait y avoir de dialogue des cultures, la Faculté se propose de les étudier à travers les siècles et les disciplines, sans limitation de genre ou de forme d’expression, et en croisant volontiers les regards.