Mystique, langage, musique - 15 avril 2016
Journée d'études du Centre d'études médiévales (CEM)
Uni Bastions, salle B111
Le mystique, dans son désir, sa quête, son union et son extase, entretient un rapport particulier au langage. La littérature antique, médiévale et renaissante en offre de nombreux récits: que l'expérience soit théorisée ou racontée à la première personne, le vécu passe par la parole, y trouve sa seule transmission possible mais également sa limite. Depuis les mystiques néoplatoniciens, la conscience aiguë de l'inévitable tension entre étroitesse des mots et caractère irremplaçable de ceux-ci font de ces textes des sources privilégiées d'analyse pour l'histoire du langage et, plus spécifiquement, de la métaphore et des images verbales capables de susciter (littérature didactique) ou d'évoquer (récits d'expériences) l'expérience indicible de l'invisible. Le langage métaphorique est le seul pouvant rendre compte, imparfaitement, d'une réalité qui dépasse la raison et donc le verbe. Au sein de ce langage et de la multitude d'images verbales promptes à rendre et susciter les images mentales, l'image musicale tient un rôle particulier. D'une part la métaphore musicale occupe une place de choix dans de nombreux récits mystiques et cette place invite à réfléchir sur le statut particulier de la musique dans les discours mystiques. D'autre part, les visions mystiques et les traductions de ces dernières en mots sont autant des visions d'images incorporelles que des visions sonores et musicales. Enfin la musique sensible à toujours été un moyen pour atteindre la contemplation voire l'excessus mentis et l'extase. Ce triple rapport de la musique à l'univers mystique interroge donc les différentes formes du langage musical (métaphore, visions musicales et grammaire sonore). Chaque intervention de cette journée étudie un cas particulier de cet ensemble de relations entre mystique, langage et musique.
La Journée d'Etudes a été organisée avec le soutien du CEM, de l'Unité de musicologie du Département ARMUS et du Département de langue et de littérature allemandes de l'Université de Genève.
24 mars 2016