Jean Kaempfer & Filippo Zanghi, © 2003
Section de Français – Université de Lausanne
En narration simultanée, conduite au présent, le temps de l'histoire paraît coïncider avec celui de la narration. Dans le registre des récits factuels, on peut songer au reportage sportif. Dans le cas des fictions, il en résulte ce paradoxe que, même si le narrateur est absent de l'histoire qu'il raconte, il semble présent quelque part dans l'univers représenté (Genette 1983, 55). L'effet se rapproche de celui de la focalisation externe [La perspective narrative, III.1]. Dans un récit à la première personne, les choses sont encore plus complexes. Comment concevoir en effet de vivre et de se raconter en même temps
? La question mérite d'autant plus d'être posée qu'une part grandissante de la production romanesque contemporaine propose des récits en je, entièrement menés au présent. Sur cette déviance de la narration simultanée
, voir Cohn (2001), chap. VI.
Edition: Ambroise Barras, 2003-2004