Jean Kaempfer & Filippo Zanghi, © 2003
Section de Français – Université de Lausanne
Considérons l'exemple suivant:
(6) C'était par un beau jour d'automne que M. de Rênal se promenait sur le Cours de la Fidélité, donnant le bras à sa femme. Tout en écoutant son mari qui parlait d'un air grave, l'oeil de madame de Rênal suivait avec inquiétude les mouvements de trois petits garçons. [...]
– Il pourrait bien s'en repentir, ce beau monsieur de Paris, disait M. de Rênal d'un air offensé, et la joue plus pâle encore qu'à l'ordinaire. Je ne suis pas sans avoir quelques amis au Château...
Mais, quoique je veuille vous parler de la province pendant deux cents pages, je n'aurai pas la barbarie de vous faire subir la longueur et les ménagements savants d'un dialogue de province.Stendhal, Le Rouge et le noir
Dans les premières lignes de (6), le narrateur est en retrait. Il se borne à exercer sa fonction première, celle de narrer, de présenter une histoire, c'est-à-dire des personnages qui évoluent dans un univers séparé, avec un temps (le passé) et un lieu propres. On baptisera diégèse cet univers. Nous nous trouvons donc au niveau diégétique ou intradiégétique, puisque nous sommes à l'intérieur de la diégèse, de plain-pied avec les personnages.
Edition: Ambroise Barras, 2003-2004