Les enseignements des professeur-e-s et des collaborateurs et collaboratrices de l'unité d'histoire moderne portent sur l'histoire de l’Europe, une Europe pensée à la fois dans ses relations avec le reste du monde et dans ses dynamiques internes. De la Renaissance aux Révolutions atlantiques, l’histoire sociale et politique, mais aussi culturelle et économique est abordée à partir de la diversité des sources historiques (imprimées, manuscrites et visuelles, publiques ou privées), de la présentation des débats historiographiques majeurs et d’une réflexion sur les découpages chronologiques d’usage, entre « modernité » et « Ancien Régime ». Entre ouverture du monde et émergence de l’Europe à partir de la chrétienté, les perspectives développées concernent tant la société, les institutions et la culture de l’écrit, que les pratiques socioculturelles, les représentations et les idées politiques et religieuses.
Une partie des enseignements porte sur l’élargissement du monde connu par les Européen.ne.s et son impact matériel, politique et culturel. A partir de l’échange colombien, le resserrement du monde affecte les humains et leur environnement, marqué par l’entrée dans l’anthropocène. Du XVIe au XVIIIe siècle, la prise de conscience d’une humanité plus vaste, la croissance des circulations et l’affirmation de la domination impériale et coloniale européenne dans des espaces de plus en plus amples, en Amérique, en Asie, et aux marges littorales de l’Afrique subsaharienne, constituent autant de dynamiques d’ouverture et de fragmentation, qui affectent en retour les sociétés et les États européens.
Une deuxième perspective (en lien avec l'Institut d'Histoire de la Réformation : https://www.unige.ch/ihr/) s’intéresse, dans une Europe bouleversée par l'éclatement de l'unité chrétienne, à l'émergence des confessions protestantes et aux ruptures culturelles qui l’accompagne : conscience de l'homme, rôle central de l'imprimerie, exils et luttes, droit de résistance des communautés religieuses et contestations des autorités.
Enfin, ancrant le siècle de Voltaire dans la "crise de la conscience européenne", plusieurs enseignements concernent le temps des Lumières et des Révolutions, un âge de réforme et finalement de rupture avec l’Ancien Régime social et politique. L'accent est mis sur les sociétés en voie de sécularisation, l’État moderne, les rivalités coloniales, les rapports de genre et de race, la genèse de droits nés des conflits politiques, mais aussi la violence, les crimes et la justice (en lien, entre autres, avec les recherches de l’équipe Damoclès : https://www.unige.ch/rectorat/maison-histoire/damocles/).