Bibliotheca Celestinorum Nova
à la recherche de la litteratur latine oubliée
Projet du Fond national suisse (numéro de projet: 10000870)
Le but du projet FNS est de prouver la vitalité du latin médiéval et sa littérature inédite, en choisissant un terrain d’étude particulier encore en friche. Le projet se concentre donc sur la branche française des Célestins aux XIVe et XVe siècles afin de reconstituer une Bibliotheca Celestinorum nova aux deux sens de l’expression. Il s’agit, d’une part, d’étudier à nouveaux frais les bibliothèques formées des manuscrits possédés par les Célestins au Moyen Âge en les décrivant de manière scientifique et, d’autre part, de proposer une bibliothèque littéraire en éditant de manière critique les textes que les auteurs célestins ont produits.
La bibliothèque des Célestins à Paris
Pour permettre de réaliser ce projet dans le temps imparti, la bibliothèque des Célestins de Paris servira comme étude de cas privilégiée pour étudier les bibliothèques célestines médiévales. C’est en effet le fonds parisien qui possède la documentation la plus riche. Pour mener à bien l’étude des manuscrits possédés par les Célestins de Paris, les initiatives de recherches se déploieront dans deux directions complémentaires. Pour pénétrer dans le monde des manuscrits célestins et s’orienter à travers ce maquis inédit, nous disposons d’une précieuse boussole du fait de l’existence d’un catalogue des manuscrits des couvents célestins français élaboré au XVIIIe siècle. Son étude approfondie et son édition électronique constituent la première étape obligée de toute étude sur les bibliothèques célestines médiévales, notamment celle de Paris. Parallèlement, il faudra décrire les manuscrits célestins de Paris en déterminant s’il existe des pratiques codicologiques propres à cette maison.
Les œuvres de Claude Rapine
De plus, afin d'évaluer la culture propre aux Célestins et leur contribution, les initiatives de recherche se déploieront dans deux directions complémentaires avec l’édition de trois œuvres spirituelles inédites et la reconstitution de l'auteur célestin le plus prolifique : Claude Rapine († 1493/1494). Le projet entend ainsi apporter une pierre nouvelle à la question de la culture des réguliers aux XIVe et XVe siècles, en montrant la manière dont le milieu monastique célestin de Paris a développé une culture particulière de l’écrit.
Implications méthodologiques du projet
Au-delà du cas des Célestins, le projet entend offrir une dimension méthodologique forte en prouvant comment un champ d’étude relevant d’une discipline rare, le latin médiéval, est susceptible de recéler des textes inédits et de produire des connaissances nouvelles. Il s’agit par ce biais de contribuer à la constitution d’un nouveau canon de textes médiévaux qui ne se contente pas de puiser aux œuvres déjà connues mais qui s’enrichisse des apports des textes inédits.
Par l’examen de cette littérature latine oubliée puis retrouvée, nous souhaitons développer une méthodologie transposable à d’autres terrains d’étude et ce, en formalisant les différentes étapes permettant de rendre au jour un corpus oublié : heuristique (comment retrouver les textes disparus ?), ecdotique (quels textes éditer ? selon quelle méthode ?), herméneutique (comment interpréter un corpus nouvellement édité sans le rabattre sur l’état de l’art connu ni confondre inédit et originalité ?).