Les auditoires du CMU au féminin

Barbara BORSINGER (1892 - 1973)

Photo: Projet 100elles.ch

Barbara Borsinger naît en 1892 à Baden dans une famille de la haute bourgeoisie argovienne. Elle s’oriente très tôt vers des études d’infirmière et rejoint l’école du Bon secours à Genève auprès de la Dre Marguerite Champendal.

En 1914, à l’aube de la première guerre mondiale, elle s’engage dans les troupes sanitaires françaises et monte rapidement en grade. De retour à Genève en 1918, elle poursuit ses études, mais se retrouve au centre du drame sanitaire de l’époque: l’épidémie de grippe espagnole. Barbara Borsinger apporte encore une fois son aide et visite à leur domicile les malades les plus fragiles. Elle réalise aussi qu’une large population de paysans français et suisses, amassée à Carouge, est fortement touchée par l’épidémie. Barbara endosse alors le rôle de nourrice et s’occupe des enfants orphelins de la grippe. Elle fonde ainsi une pouponnière et une école de puéricultrices, l'«Œuvre des amis de l’enfance», au 46 de la rue Jacques-Dalphin à Carouge.

Grâce au soutien d’une congrégation de sœurs et de plusieurs mécènes ainsi qu’à une partie de son héritage familial, Barbara Borsinger parvient progressivement et après plusieurs changements d’adresse à ouvrir sa clinique au chemin des Grangettes, qui est à l’époque considérée comme «un exemple de modernité en Suisse». La clinique continue à se développer et à rayonner à l’international jusqu’au début de la 2e guerre mondiale. Barbara Borsigner entre alors en résistance contre l’Allemagne nazie et recueille des personnalités et des enfants juifs en fuite. Elle meurt le 9 août 1973 à l’âge de 80 ans, vaincue par la maladie.

Au cours de sa carrière inspirante, Barbara Borsinger s’est illustrée à plusieurs reprises par son dévouement et sa débrouillardise, en faisant de la santé physique et mentale des enfants une véritable priorité. Des années après son décès, la clinique des Grangettes continue à remplir sa mission en prenant en charge la population genevoise.