Les auditoires du CMU au féminin

Henriette SALOZ-JOUDRA (1855-1928)

Née le 19 mai 1855 en Russie, Henriette Saloz-Joudra est la première femme médecin à avoir ouvert son propre cabinet à Genève localisé dans le quartier de Rive. C’est l’oncle d’Henriette, lui aussi médecin, qui lui apporte le soutien et l’envie de se rendre en Suisse pour mener une formation médicale, ce qui n’est malheureusement pas possible en Russie à l’époque. Elle étudie donc la médecine à l’Université de Genève entre 1877 et 1881, où elle effectuera aussi son doctorat dans le domaine de la cardiologie, intitulé «Contribution à l’étude clinique du bruit de galop».

Peu de temps après la fin de ses études, elle épouse Charles-Eugène Saloz, lui aussi médecin. Ensemble, ils s’installent dans le quartier de Rive et ouvrent un cabinet médical, où chacun pratique indépendamment. Henriette s’occupe principalement de soigner les femmes et les enfants, étendant donc sa pratique de médecin généraliste aussi aux domaines de la gynécologie-obstétrique et de la pédiatrie. Grâce à sa pratique multidisciplinaire, sa patientèle est nombreuse, ce qui lui permet de devenir indépendante du point de vue professionnel et également financier.

En 1894, sans doute en raison de son genre, la candidature d’Henriette Saloz-Joudra est rejetée par la Société médicale de Genève. En réaction, son mari refusera par la suite d’y adhérer. La vie professionnelle de Henriette Saloz-Joudra s’arrête en 1926 à la suite d’un accident où elle perd la vue. Elle décèdera à Genève deux ans plus tard.

De par sa pratique médicale et son rôle de pionnière, Henriette Saloz-Joudra a grandement contribué au bien-être de la population Genevoise et au développement d’une société plus égalitaire et inclusive.

Sources

https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/014715/2011-01-11/
https://100elles.ch/biographies/henriette-saloz-joudra/

Photo:
Dreifuss, Jean-Jacques, «Les premières étudiantes à la Faculté de médecine et leurs activités professionnelles à Genève», Gesnerus: Swiss Journal of the history of medicine and sciences, N° 48 (1991), pp. 431

8 mars 2024

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