Les auditoires du CMU au féminin

Kitty PONSE (1897-1982)

Née le 5 septembre 1897 à Sumatra en actuelle Indonésie de parents néérlendais, Kitty Ponse est une scientifique pionnière de l’endocrinologie, de la génétique et de la biologie du développement.

Arrivée à Genève en 1905, Kitty Ponse y suit toutes ses études, devenant ainsi l’une des premières jeunes filles élève du Collège. Frappée par le deuil très jeune (elle devient orpheline à sa maturité), elle persévère néanmoins et enseigne dans une école privée en parallèle de ses études universitaires. Elle obtient une licence en sciences physiques et naturelles en 1920 puis soutient sa thèse de doctorat en 1924: « L’organe de Bidder et le déterminisme des caractères sexuels secondaires chez le crapaud». Elle est notamment connue comme étant la première personne au monde à avoir changé durablement le sexe d’un crapaud mâle. Ce travail et ses implications pour la détermination du sexe attirent l’attention de la presse internationale.

Après sa thèse, elle devient d’abord assistante à la station de zoologie expérimentale, puis privat-docente, enseignant à l’Université sans être rémunérée. En 1935, Kitty Ponse obtient une bourse internationale de l’Association des femmes universitaires.

Dès 1930, elle établit – au travers d’expériences – la dualité des hormones gonadotropes, précise le rôle de l’hormone thyréotrope, et étudie les hormones hypophysaires et surrénaliennes.

Chargée de cours dès 1942, elle est nommée professeure et directrice du laboratoire d’endocrinologie expérimentale à l’Université de Genève en 1947. On raconte qu’elle tenait à suivre ses étudiants elle-même dans leurs travaux pratiques, à leur parler, à leur transmettre directement sa passion sans faille pour son domaine.

S’intéressant non seulement à l’effet des hormones sur le développement des caractères sexuels mais aussi à la purification des hormones gonadotropes, sa maîtrise de l’endocrinologie l’amène à publier un livre en 1949 «La différenciation du sexe et l’intersexualité chez les vertébrés, facteurs héréditaires et hormones». Dans les années 1950, elle est invitée à aller travailler dans plusieurs laboratoires prestigieux des États-Unis.

Pendant sa carrière, Kitty Ponse se voit décerner de nombreuses distinctions et devient notamment la première lauréate du prix Otto Naegeli en 1961, la plus haute distinction scientifique en Suisse, pour l’ensemble de son œuvre scientifique.

Le travail de Kitty Ponse a toujours été caractérisé par son approche innovante, descriptive et globale du système endocrinien. Elle a voué sa vie à son activité scientifique, à l’enseignement et à la transmission de son travail.

8 mars 2024

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