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L’ISG mène la lutte contre le Noma

Chaque année, le Noma atteint près de 140 000 enfants ; 90% en meurent et les autres se trouvent défigurés à vie. Maladie de l’extrême pauvreté, aux causes multiples, le Noma est peut-être le symbole le plus visible de systèmes de santé défaillants. L’Institut de santé globale (ISG) de la Faculté de médecine de l’UNIGE a lancé, le 15 octobre dernier, un projet porté par un consortium international pluridiscipinaire visant à mieux comprendre les causes de la maladie et les moyens de  la contrôler. Financé par le Réseau suisse d’études internationales (SNIS), le projet « Noma, The Neglected Disease, An Interdisciplinary Exploration of Its Realities, Burden and Framing “ est dirigé par le Prof Emmanuel Kabengele Mpinga de l’ISG et durera deux ans.

Outre l’ISG, les experts membres de ce consortium proviennent des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), du Swiss Tropical and Public Health Institute de Bâle, de l’Université de York (UK) de la Fondation Sentinelles de Lausanne, de Médecins Sans frontières Suisse, du Centre de recherche en santé publique de Nouna (Burkina Faso), de Health Frontiers (Laos). Des agences du système de Nations Unies (le Haut-commissariat aux droits de l’homme, l’Unicef Niger et l’OMS), des ONGS (HilfsAktion Noma, Médecins Sans Frontières, Fondation Sentinelles, Health Frontiers, Songes, Winds of Hope & International No Noma Fédération) ainsi que structures gouvernementales (Ministère de la santé du Burkina-Faso et le Programme National de Lutte contre les maladies bucco-dentaires et le Noma du Niger) soutiennent fortement le projet.

Le projet veut ainsi à répondre aux questions qui concernent le fardeau de cette maladie au niveau global et des ménages, les facteurs majeurs de risque du Noma, ses coûts économiques et sociaux, le profil des survivants et l’impact de la maladie sur les droits de personnes touchées ainsi que les effets du non-respect de ces droits sur l’épidémiologie du Noma. Il s’agira aussi de faire intégrer le Noma sur la liste de maladies négligées de l’OMS.

Le Noma (cancrum oris) est une gangrène foudroyante qui atteint principalement les jeunes enfants âgés de 2 à 6 ans vivant dans des conditions d’extrêmes pauvreté en Afrique, Asie et Amérique latine. Le Noma se développe dans la bouche puis s’étend rapidement en détruisant la peau, les muscles et les os du visage. La chirurgie réparatrice est coûteuse et complexe, mais si diagnostiqué précocement le Noma est facile à prévenir et peut être traité simplement et de manière peu coûteuse. Cependant, la majorité des enfants atteints ne reçoivent pas de traitements médicaux adéquats, ou alors trop tardivement dans le développement de la maladie pour pouvoir sauver leurs visages et, souvent, leurs vies. Estimé à 90% le Noma possède l’un des taux de mortalité les plus élevés. Les survivants, enfants et adultes, souffrent fréquemment de séquelles esthétiques et fonctionnelles importantes, sans parler de l’isolement social, la stigmatisation et la discrimination dont ils sont victimes. Les pays et régions concernés par le projet sont le Burkina Faso, le Niger, le Laos, les Etats-Unis d’Amérique et l’Europe, dans une perspective historique.

L’équipe de recherche est composée de :

  • Prof. Emmanuel Kabengele Mpinga, ISG, Faculté de médecine de l’UNIGE
  • Dr Thomas Fürst, Swiss Tropical and Public Health Institute, Basel;
  • Dre Ioana Cismas University of York, UK,
  • Dre Denise Baratti-Mayer, HUG, 
  • Marie-Solène Adamou Moussa-Pham, Fondation Sentinelles,
  • Dre Margaret Leila Srour, Health Frontiers Laos,
  • Alice Trotter University of York, UK,
  • Emilien Jeannot, ISG, Faculté de médecine de l’UNIGE
  • Dr Gabriel Alcoba MSF,  Genève et HUG
  • Prof. Bernardino Fantini, professeur honoraire de la Faculté de médecine de l’UNIGE
  • Dr Moubassira Kagone, Centre de Recherche en Santé de Nouna, Burkina Faso
31 oct. 2019

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