Deux FNS Starting Grants pour des scientifiques de la Faculté
Simone Becattini (à gauche ci-dessus), professeur assistant au Département de pathologie et immunologie et Ilaria Sani (à droite), maître assistante au Département des neurosciences fondamentales, ont obtenu chacun une Starting Grant du FNS à l’issue d’un processus extrêmement compétitif. Le programme Starting Grants du FNS remplace les anciens programmes ECCELLENZA et PRIMA et vise à compenser l'impossibilité pour les scientifiques établis ou voulant s’établir en Suisse de postuler au programme ERC d'Horizon Europe. Pendant une période de cinq ans, les récipiendaires pourront développer avec leur équipe leur propre projet de recherche innovant.
Simone Becattini : Etudier un agent pathogène multirésistant sous l'angle de l'immunité des lymphocytes T
La bactérie multirésistante Klebsiella pneumoniae (MDR-Kp) est un agent pathogène qui provoque des infections potentiellement mortelles chez les personnes hospitalisées et, de plus en plus, dans la population générale. Or, il n'existe à l’heure actuelle aucun vaccin efficace contre les MDR-Kp. De plus, en dehors de traitements antibiotiques de moins en moins efficaces, aucune autre option thérapeutique n’est pour l’instant disponible.
L'immunité adaptative, et notamment les lymphocytes T, a récemment montré un potentiel protecteur dans des modèles précliniques d'infection à MDR-Kp. Ces premiers résultats encourageants pourraient ainsi constituer une stratégie thérapeutique nouvelle, seule ou en synergie avec des médicaments partiellement efficaces. Cependant, les composants clés d’une réponse immunitaire efficace déclenchés par les lymphocytes T, et leur impact sur la sensibilité des bactéries aux médicaments disponibles, restent encore inconnus. Pour pouvoir développer une stratégie d’intervention clinique efficace et espérer prévenir ou guérir les infections causées par ce dangereux pathogène, Simone Becattini et son équipe visent ainsi à décrypter en détails les mécanismes de l'immunité contre MDR-Kp.
Ilaria Sani : Du point de vue de l'objet : un hub ventro-temporal dédié à l'espace et l'attention centrées sur l'objet
Lire l'heure sur une horloge ou encore regarder les yeux du conducteur avant de traverser la rue reposent sur la compréhension rapide et précise de la configuration spatiale intrinsèque d'un objet ou d'un espace centré sur un objet. Ces actions apparemment simples exigent cependant du cerveau qu'il intègre précisément les informations relatives à l'objet, à l'espace, et à l'attention que celui-ci requiert, mais la manière dont cela est mis en œuvre reste très mystérieuse.
Dans le cadre de ce projet, Ilaria Sani et son équipe vont mesurer la structure et la fonction cérébrales de modèles animaux, de personnes en bonne santé, ainsi que de personnes souffrant de lésions cérébrales, lorsqu’elles/ils accomplissent des comportements complexes, comme par exemple différencier des symboles ou en situation de réalité virtuelle immersive. Ces expériences leur permettront de vérifier l'hypothèse selon laquelle le lobe temporal, dans la partie ventrale du cerveau, possède une aire cognitive multifonctionnelle qui rassemble les informations, calcule l'espace et coordonne l'allocation de l'attention en fonction de l'objet. Si cela s’avère exact, cela entraînerait un changement conceptuel important dans les modèles neuroscientifiques de l'attention et de l'organisation du système visuel. En combinant des technologies de pointe, ce projet de recherche permettra également d'identifier de nouveaux biomarqueurs comportementaux et neuronaux pour l'étude, le diagnostic et le pronostic des comportements centrés sur l'objet.
5 déc. 2022