Swiss Bridge Award pour Denis Migliorini
Image: Fondation Swiss Brige. De gauche à droite: Philipp Lücke (CEO), Dr. Lukas Bunse, 2e lauréat du Prix, Prof. J. Gordon McVie (Chairman), Dr. Denis Migliorini, Prof. Jakob Passweg (Président)
La Fondation Swiss Bridge soutient des projets de recherche consacrés à la lutte contre le cancer. Denis Migliorini, neuro-oncologue aux HUG, qui rejoindra bientôt, grâce à un financement important de la Fondation ISREC, le corps professoral de la Faculté de médecine de l’UNIGE au sein du Centre de recherche translationnelle en onco-hématologie (CRTOH) et du Swiss Cancer Center Léman (SCCL), est le lauréat de l’un des deux prix remis cette année. Ce prix, d’un montant de CHF 250 000, lui permettra de poursuivre à Genève ses travaux de recherche initiés à l’Université de Pennsylvanie où il termine actuellement un séjour post-doctoral. Denis Migliorini travaille en effet à réduire les effets neurotoxiques des immunothérapies cellulaires.
Les cellules immunitaires génétiquement modifiées dites “CAR-T cells” - qui sont reprogrammées pour reconnaître une molécule cible exprimée par les cellules cancéreuses - sont des thérapies récemment approuvées pour le traitement de certaines leucémies aiguës de l’enfant et de l’adulte. Ces traitements ont fait preuve d’une très grande efficacité antitumorale en permettant jusqu’à 90% de rémissions complètes. Cependant, elles occasionnent parfois des cas de neurotoxicité potentiellement sévères aux mécanismes encore mal compris. 30 à 50 % des patients, vont ainsi présenter des troubles neurologiques passagers (par exemple des difficultés à la marche ou des troubles de l’élocution), des crises d’épilepsie graves, ou même dans de rares cas des états comateux pouvant s’avérer mortels.
Denis Migliorini et son équipe ont récemment découvert que la molécule-cible des cellules CAR-T ne se trouve pas uniquement à la surface des cellules cancéreuses, mais aussi à la surface de ce que l’on appelle des péricytes, des cellules responsables du maintien de l’intégrité de la barrière hémato-encéphalique. Leur destruction par les cellules CAR-T pourrait donc expliquer les cas de neurotoxicité observés chez les patients. Pour contourner ce problème, Denis Migliorini et son équipe visent à équiper les cellules immunitaires du patient d’un gène supplémentaire, permettant aux cellules génétiquement modifiées de distinguer les cellules cancéreuses des péricytes pour ne détruire que les cellules cancéreuses.
11 nov. 2019